Le ministère public a requis ce mardi 15 février une peine d’emprisonnement de 20 ans et une amende de 500 mille francs à un policier. Celui-ci a infligé des coups et blessures qui ont entraîné la mort d’une jeune fille de la communauté Batwa au chef-lieu de la province de Bururi. Le présumé auteur a plaidé non coupable.
Dans un procès de flagrance au tribunal de grande instance de Bururi, le représentant du ministère public a chargé le policier Mohamed Rugamba du commissariat de la police à Bururi pour avoir infligé des coups et blessures ayant entraîné la mort d’une fille du nom de Carine Nzeyimana.
L’incident a eu lieu vers 21 heures du dimanche le 6 février dans le quartier de Kigwati au chef-lieu de la province Bururi. La victime a été directement admise à l’hôpital de Bururi mais a par suite succombé de ses blessures le lendemain vers 18 heures. Le ministère public a accusé le policier Mohamed Rugamba d’avoir quitté son poste d’attache où il assurait la garde de nuit à la cour d’appel de Bururi et s’est rendu dans le quartier Kigwati pour des sollicitations sexuelles à Carine Nzeyimana. Il a indiqué que l’acte sexuel a été consommé mais après le policier a accusé la jeune fille de lui avoir volé de l’argent et a commencé à la frapper.
Le policier Mohamed Rugamba, présumé auteur, a balayé du revers de la main toutes ces accusations portées contre lui devant le tribunal. Il a précisé que ce meurtre a été commis par une autre personne arguant qu’il n’a pas quitté son poste d’attache. Il a plaidé non coupable et a demandé sa relaxation. Le siège a entendu les témoignages d’une femme Mutwa qui était avec la victime dans le quartier Kigwati au chef-lieu de la province de Bururi après l’incident. Elle a indiqué qu’elle a reçu des menaces de la part du policier Rugamba lui interdisant de ne pas le dénoncer et si jamais elle ose le faire, il allait la tuer comme Carine Nzeyimana.
Une peine de 20 ans et une amende de 500 mille francs bu
Celui qui avait représenté l’association « Unissons-nous pour la promotion des Batwa (UNIPROBA) n’a pas été satisfait de ce réquisitoire du ministère public et a souhaité une peine à perpétuité pour ce policier qui a commis un meurtre prémédité. Il a indiqué que cela pourrait réconforter la communauté Batwa qui est souvent victime d’injustices de toute sorte. Il a tout de même félicité la communauté Batwa de la province qui s’est déplacée en grand nombre pour venir suivre eux-mêmes ce procès au tribunal et a remercié les associations féminines de Bururi qui se sont mobilisées pour que ce policier soit arrêté.
Une activiste des droits de la femme à Bururi a indiqué qu’il faut se mobiliser pour combattre l’impunité afin de venir à bout des violences basées sur le genre qui ne cessent d’augmenter et de changer de formes.
Signalons que ce procès a connu la participation de beaucoup de personnes car la salle d’audience était archicomble. Ce qui a satisfait plusieurs associations qui œuvrent dans le combat contre l’impunité et les violences sexuelles basées sur le genre.