Après le prononcé du jugement par le tribunal de Grande instance de Bururi dans le dossier des attaques à la machette en province de Bururi perpétrées en avril et mai 2023, les familles des victimes comptent interjeter appel. Et pour cause, le tribunal aurait acquitté le financier des attaques tout comme il n’a rien dit sur les dommages et intérêts demandés par les familles des victimes.
Sur les quinze prévenus poursuivis dans le dossier des attaques à la machette en province de Bururi survenues en avril et mai 2023 et incarcérés dans la prison de Rumonge, le tribunal de Grande instance de Bururi a rendu son jugement sur ce dossier.
Les sources proches du tribunal indiquent que le prononcé du jugement a eu lieu la semaine passée. A travers ce jugement, neuf détenus ont été acquittés dont Joël Ndagije considéré comme le planificateur et le financier des attaques à la machette dont il est question.
Six autres détenus ont été condamnés à une peine à perpétuité pour avoir participé directement dans les attaques.
De la déception
Les familles des victimes de ces attaques à la machette indiquent qu’elles sont déçues de ce jugement et qu’elles vont interjeter appel. En attendant, elles demandent que les acquittés ne soient pas libérés.
Ces familles s’étonnent d’entendre que parmi les prévenus acquittés figure Joël Ndagije cité par certains criminels arrêtés avec des machettes à la main comme étant le planificateur, l’organisateur et le financier des attaques.
Les mêmes familles regrettent en outre que le tribunal n’ait rien dit sur les dommages et intérêts demandés par les familles des victimes car la majorité des victimes étaient des chefs de famille qui ont laissé des veuves et des orphelins.
Elles demandent également à la justice de rechercher l’un des présumés auteurs qui s’est volatilisé lorsque des magistrats avaient décidé d’accorder une liberté provisoire à huit prévenus en dehors de la loi.
Sept parmi ces huit détenus libérés provisoirement ont été ré-arrêtés et conduits de nouveau à la prison de Rumonge.
Les familles des victimes indiquent qu’elles vont interjeter appel pour que justice soit rendue.
Elles demandent aux instances judiciaires supérieures d’exiger que ces prévenus qui ont trempé, de près ou de loin, dans les attaques ne soient pas libérés, ces dernières ayant causé une forte désolation au sein de la communauté de Bururi.
Elles lancent un appel à la population de donner toutes les informations au Ministère public afin que celui-ci puisse approfondir les enquêtes dans l’optique de combattre l’impunité.
Elles demandent enfin d’être soutenues surtout en leur accordant une assistance juridique et judiciaire en vue d’avoir accès à un procès équitable et, partant, éradiquer l’impunité au Burundi.
Trois magistrats détenus
Les sources proches du tribunal de Grande instance de Bururi font savoir que trois magistrats de ce tribunal qui avaient décidé de libérer provisoirement huit prévenus dans ce dossier d’attaques à la machette sont détenus à la prison de Bururi.
L’ex-directeur de la prison de Rumonge qui a octroyé les billets d’élargissement à ces 8 prévenus ainsi que 2 employés du service juridique au sein de la prison de Rumonge sont aussi aujourd’hui en prison pour ne pas avoir vérifié que le procureur de la République avait interjeté l’appel.
Au moment où nous mettons cet article sous presse, nous apprenons que le procureur de la République a déjà interjeté appel contre le jugement rendu par le tribunal de Grande instance de Bururi.
Aussi, tous les quatorze prévenus poursuivis dans le dossier d’attaques à la machette sont toujours détenus à la prison de Rumonge même ceux qui venaient d’être acquittés par le tribunal.
Le dossier des attaques à la machette des mois d’avril et mai 2023 a fait couler beaucoup d’encre et de salive dans la province de Bururi qui est reconnu comme étant une province calme.
Si ces magistrats sont toujours en attente d’un procès alors que le tribunal vient de prendre une décision pour les auteurs présumés. pour quel type d’infraction sont ils poursuivis. En principe tous les accusés devraient être jugés par le même juge. Il y a vice de procédure dans ce dossier.