Mercredi 16 avril 2025

Société

Région Ouest : Grogne des habitants non indemnisés suite au pont de Kaburantwa en construction

15/04/2025 0
Région Ouest : Grogne des habitants non indemnisés suite au pont de Kaburantwa en construction
L'administrateur Communal de Buganda tranquillise les habitants de Kaburantwa que l'indemnisation va bientôt arriver sur leur compte

Ce pont relie le Burundi et la RD Congo. Les agriculteurs ont dû céder leurs terrains pour sa construction. L’entreprise chinoise en charge des travaux renvoie la question aux instances étatiques. L’administration locale tranquillise et demande patience.

Sur place, au niveau de la Transversale 6 de la colline Kaburantwa, commune Buganda de la province de Cibitoke, ils sont au moins une centaine de familles concernées par la question. Des terrains de cultures avaient été cédés pour l’extension du pont jusque sur la Rusizi reliant les deux pays. Une route aménagée de plus de 3 kg à partir de la RN 5 jusqu’à la frontière passe sur les terres des paysans. Des espaces immenses sont occupés par des entrepôts des matériaux de construction et des engins roulants.

Les habitants de la localité, après un compromis, avaient accepté de céder les terrains de cultures moyennant des indemnisations. Malgré beaucoup de promesses formulées, ces dernières n’ont pas jusqu’à présent été versées après plus de 2 ans depuis le début des travaux.

En plus de la question des indemnisations, des fissures observées risquent d’emporter les maisons situées proches du chantier suite au passage de gros engins motorisés. Des champs de cultures ont également été détruits par des véhicules transportant des matériaux de construction.

Une spoliation qui ne dit pas son nom

Lors des séances de sensibilisation et des échanges menés entre les paysans, l’administration et l’entreprise chinoise, China First Highway Engineering Co, LTD (CFHEC) en charge des travaux, un compris d’indemniser les propriétaires de parcelles avait été dégagé. Plus de 2 ans après, aucun paysan n’a, jusqu’à présent, eu son indemnisation.

La société chinoise, via l’un de ses représentants au niveau local, préfère ne rien commenter. Il parle plutôt d’une question qui concerne avant tout les instances gouvernementales et les paysans.
Ces derniers clament haut et effort qu’il s’agit tout simplement d’une spoliation qui ne dit pas son nom. L’un d’eux regrette que les promesses n’aient jamais été tenues malgré une longue période d’attente. Pendant ce temps, les paysans avaient ouvert des comptes bancaires où les frais d’indemnisation devraient transiter.

L’administrateur communal de Buganda, Pamphile Hakizimana fait savoir que cette question est déjà connue par la hiérarchie. Il invite la population à la patience. Il insiste sur l’importance du pont pour l’ensemble de la population notamment en matière de circulation des biens et des personnes entre les deux pays frontaliers. L’administrateur tranquillise également les concernés en leur faisant savoir que la question lui tient à cœur et qu’elle constitue une préoccupation majeure pour les instances supérieures.

Des propos toutefois nuancés par un des défenseurs des droits de l’Homme établi dans la province de Cibitoke. Il cite, entre autres, la faible implication des autorités administratives pour trouver une issue favorable à la question. Il conseille toutes les parties prenantes, y compris la société chinoise, de mener encore des discussions pour dégager un autre compromis et d’arrêter le calendrier des indemnisations. Dans tous les cas de figure, l’administration doit veiller à faire respecter la gouvernance à travers les différentes démarches visant à aboutir aux indemnisations définitives.

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