Cette frontière avec le Rwanda reste toujours fermée depuis 8 ans. Les populations frontalières demandent aux autorités de vider cette question. L’administration annonce que des initiatives sont en cours dans ce sens. Entre temps, la circulation des biens et des personnes est au point mort.
Au poste frontalier de Ruhororo, commune Mabayi de la province Cibitoke, des militaires burundais gardent la frontière. Le pont sur la rivière Ruhwa séparant la frontière du Burundi et du Rwanda est au point d’écoulement. Pour preuve, aucun mouvement n’est signalé depuis un bon bout de temps de part et d’autre de la frontière. Cette situation irrite les habitants sur place.
« Nous ne sommes pas autorisés d’aller vendre ou acheter quoi que ce soit sur le marché situé dans la localité voisine de Bweyeye au Rwanda », regrette un des commerçants burundais rencontré sur place. Bien plus, de forts liens sociaux unissent les habitants frontaliers. « Des mariages mixtes existent entre Burundais et Rwandais et personne ne peut oser faire des visites familiales », insiste une vieille maman dont sa fille est mariée à un Rwandais. Les conséquences de la fermeture de cette frontière sont d’ordre social et économique.
D’après un administratif local, les rentrées en taxes issues de la vente des vaches en provenance du Rwanda ont sensiblement diminué. « Ces taxes contribuaient fortement à assainir la santé financière des caisses de la commune de Mabayi », précise le comptable communal.
Appel à la patience
D’après ses propos, le commerce transfrontalier n’existe pas actuellement. Pour lui, il faut laisser la libre circulation des marchandises et des gens conformément aux textes de loi régissant les pays de l’EAC, COMESA ou encore de la CEPGL.
Ce qui est étonnant, il s’agit du seul poste frontalier avec le Rwanda qui reste toujours fermé après la réouverture officielle des frontières de ces 2 pays. Des engagements doivent être pris par les 2 Etats pour rendre opérationnelle cette frontière en vue de favoriser le trafic et renforcer davantage la cohésion sociale. « Des initiatives sont déjà mises en place comme les constructions de nouvelles infrastructures établies sur le sol rwandais et pour abriter les services douaniers des 2 pays devraient fortement susciter l’engouement de réouvrir cette frontière ».
Un des administratifs locaux fait savoir que des contacts sont en cours avec leurs homologues rwandais pour vider cette question. Il appelle les habitants à la patience.