Elles habitent dans des huttes et sont exposées à diverses maladies. Des promesses de leur construire des maisons tardent à se réaliser. L’administration leur conseille plutôt de s’atteler aux travaux de développement à l’instar des autres citoyens.
Sur la sous-colline Binyange, colline Rukana II de la commune Rugombo, dans la province de Cibitoke, une odeur nauséabonde attire l’attention de tous les passants. Sur place, des enfants affamés errent partout et demandent à tout passant de leur donner de quoi mettre sous la dent. Toutes ces familles vivent dans de petites maisonnettes en paille. « Nous ne sommes pas à l’abri des intempéries naturelles car la pluie nous surprend souvent en plein sommeil pour passer une nuit blanche dehors », affirme un octogénaire de cette communauté.
Sans terre et sans abri, ces Batwa se trouvent dans des conditions très déplorables. « Des morts dans leurs rangs s’enregistrent régulièrement car ils n’ont pas d’argent pour assurer les soins de santé ». Des maladies liées à la sous-alimentation et à la malnutrition affectent la majorité des ménages à commencer par les enfants. Ces derniers souffrent énormément et la plupart d’entre eux ont abandonné leurs études. « Ils préfèrent aller mendier dans la rue pour faire vivre leurs famille », se désole un éducateur rencontré sur place.
Promesses non tenues
Devant une telle situation, le ministère en charge de la Solidarité avait tenté d’initier un projet de construire des maisons pour ces familles Batwa. Les informations collectées localement font savoir que des espoirs étaient nourris mais les engagements pris n’ont pas été réalisés. « On nous a trompés car la période d’attente est longue », insiste une jeune maman.
Une source au sein du ministère de la Solidarité demande la patience à ces familles, avant d’indiquer que le projet de construction des maisons n’a pas été abandonné. « Des procédures sont presque terminées et pour preuve quelques travaux d’assemblage de certains matériaux comme le moellon et les briques sont en cours », précise la même source. L’administration affirme avoir octroyé des parcelles où seront érigées ces maisons ainsi que des terres pour permettre à ces Batwa de s’engager dans des activités agro-pastorales.
L’un des administratifs leur demande d’intégrer le circuit économique à l’instar des autres citoyens. « Ces Batwa pourront satisfaire leurs besoins tout en jouant un rôle actif au sein de la société », conclut-il.