Le banditisme prend de l’ampleur ces derniers temps surtout dans les communes Rugombo et Buganda de la province de Cibitoke. Plus d’un parlent du chômage et de la pauvreté comme origine. Les instances judiciaires et l’administration semblent dépassées
Les collines les plus ciblées sont Mparambo I et II, Rukana, Samwe et Kagazi de la commune Rugombo ainsi que Ruhagarika, Gasenyi Rural, Kaburantwa et Nyamitanga de la commune Buganda.
Partout, des ménages sont dévalisés au grand dam des habitants. Les articles visés sont, entre autres, les appareils électroniques comme les radios, les postes téléviseurs et les frigos.
Des vivres et des produits de récoltes ne sont pas épargnés. Des vols sont également commis pendant la nuit dans les boutiques et les bars. Une source sécuritaire indique que des marchandises tels que les produits vivriers et des casiers de boissons Primus et Amstel sont ainsi emportés.
« Des bidons remplis d’huile de palme et des produits cosmétiques ont été volés tout au début du mois de septembre », se désole un trentenaire qui détient une boutique au chef-lieu de la commune Rugombo. Des pâtisseries sont également ciblées selon un habitant de la commune Buganda visiblement en colère. D’après lui, plusieurs litres de lait ont été volés non loin du centre Gasenyi à la fin du mois d’août.
Des cas de vols montent aussi en flèche sur plusieurs collines de ces deux communes jusque même au niveau des champs. Selon plusieurs sources concordantes, des champs de manioc, de riz et de tomate sont dévalisés avant leur maturité. Les agriculteurs et les habitants s’en lamentent et implorent l’intervention des pouvoirs publics.
Pauvreté et chômage
Devant ce phénomène de banditisme et de vol, la plupart des gens contactés localement pointent du doigt la pauvreté extrême qui pousse certains à chercher à gagner leur vie par tous les moyens, y compris les plus illégaux et dangereux. Les mêmes habitants n’excluent pas le phénomène de chômage notamment chez les jeunes.
La police et la justice tentent de décourager ces cas de vols mais, les résultats ne sont pas satisfaisants d’après certains habitants des chefs-lieux des communes Buganda et Rugombo. « Les brigands sont arrêtés et libérés après avoir versé des pots-de vin. Ils reviennent alors dans la communauté avec l’idée de se venger », regrette un octogénaire rencontré au centre urbain de Cibitoke avec la peur au ventre. Ce père de neuf enfants jette également le tort à l’administration qui n’arrive pas à éradiquer le phénomène.
L’un des administratifs contacté sur place reconnait la montée du banditisme dans les communes précitées. Cette autorité admet qu’en collaboration avec la justice et la police, ils ont déjà entamé des actions qui visent à la fois la prévention des cas de vols et à sanctionner les coupables conformément à la loi.
Vous saurez qu’un voleur a été lynché dans la commune Mugina toujours de la province de Cibitoke par des malfaiteurs non encore identifiés au cours de la deuxième moitié du mois d’août. D’après un défenseur des droits de l’Homme, ce cas d’assassinat s’expliquerait par la montée du phénomène de justice populaire consécutif à l’impunité qui s’observe ces derniers temps à Cibitoke.