Le pont qui relie le Burundi et la République démocratique du Congo (RDC) est en instance de réhabilitation. Une fois les travaux terminés, le pont pourra ainsi faciliter la circulation des biens et des personnes entre les deux pays. Des rentrées en termes de taxes et impôts pourront renflouer les caisses communales de Buganda.
Arrivé le lundi 12 février 2024 au niveau de la Transversale 6 Kaburantwa de la commune Buganda dans la province de Cibitoke, le constat a été que les travaux de réhabilitation du pont reliant le Burundi et la RDC sur la Rusizi avancent à une allure normale. « Ici, on travaille et on compte terminer tous les travaux dans une période ne dépassant pas treize mois », révèle avec fierté l’un des ingénieurs rencontrés sur place.
L’entreprise chinoise, China First Highway Engeneering co., LTD (CFHEC) qui a gagné le marché de réhabilitation précise que les travaux ont commencé le 2 octobre 2023.
L’un des responsables de la société nous a clairement signifié qu’un pont provisoire de 80 m permet de faire transiter les marchandises pour les véhicules qui transportent 60 t et qu’un deuxième pont de 120 m va être construit en béton.
Sur le chantier, des centaines de maçons et des aides maçons travaillent d’arrache-pied. Des machines bulldozers de différentes sortes sont visibles partout. Plusieurs sources concordantes disent que le flux des échanges de part et d’autre de la frontière va augmenter.
Elles estiment aussi que les gens auront des facilités de traverser sans craindre les attaques des crocodiles et des hippopotames se trouvant dans la Rusizi. Avant, « des accidents se produisaient puisque des cas de morts étaient signalés du côté des voyageurs clandestins de part et d’autre de la frontière qui traversaient la rivière Rusizi », précise encore stupéfait l’un des rescapés qui a failli être tué par un crocodile fin de décembre 2023.
En outre, la réhabilitation du pont permettra aux commerçants transfrontaliers de mener facilement leurs affaires à travers les deux pays. L’un des commerçants burundais rencontrés sur place indique que les échanges transfrontaliers vont connaître un essor considérable dans un proche avenir.
Même son de cloche de la part d’un étudiant congolais qui venait de franchir la frontière. « Les déplacements seront faciles pour les enfants congolais qui suivent les études dans différentes institutions secondaires et universitaires au Burundi », se réjouit-il en courant vers un bus de transport en commun en direction de Bujumbura.
Selon un octogénaire de Buganda, le pont en cours de réhabilitation facilitera et accroitra également les flux migratoires. Ce père de huit enfants et d’autres petits enfants parle d’un impact social très significatif en termes de visites et d’événements sociaux entre les habitants frontaliers.
Des grognes
Même si ce pont va visiblement faciliter les échanges commerciaux et sociaux, des grognes ne manquent pas chez les habitants qui ont été spoliés de leurs terres en vue d’agrandir les espaces où passent la route qui relie la RN 5 et la Rusizi.
Un agriculteur qui a dû céder environ 10 ares déplore que les promesses d’indemnisation qui leur avaient été faites n’ont pas été tenues. Toutefois, le conseiller de l’administrateur de Buganda chargé des questions politiques, administratives, juridiques et sociales tranquillise.
Joseph Ngendahayo fait savoir en effet qu’un travail de répertorier tous les ménages qui seront indemnisés est en cours. Cet administratif informe que le pont en réhabilitation relève des œuvres d’intérêt public et que l’Etat doit nécessairement traiter ses citoyens avec équité. Et de se réjouir que cette infrastructure va permettre à la commune de Buganda de percevoir beaucoup de taxes et impôts.