On enregistre aujourd’hui plus de quarante ménages qui ont fui leurs propriétés en commune Mugina de la province de Cibitoke. Et pour cause, des glissements de terrain qui menacent les maisons. Ils ont trouvé refuse chez leurs voisins et vivent dans des conditions difficiles. L’aide tarde à venir. L’administration leur demande patience. Toutefois, les besoins sont immenses car, en plus de l’aide d’urgence, il faudra chercher d’autres terres où ces ménages puissent s’établir définitivement.
Au total, il s’agit de 152 personnes, en majorité constituées par des femmes et des enfants, qui ont été contraintes de quitter leurs foyers tout début du mois de mars 2024. Cela faisant suite aux éboulements de terrain sur la colline Nyempundu, commune Mugina dans la province de Cibitoke.
Pour rappel, les fortes pluies de début décembre 2019 sur la même colline, avaient provoqué des glissements de terrain qui ont coûté la vie à près d’une trentaine de personnes. Ils ont aussi causé plusieurs blessés et plus de 500 ménages délocalisés. « L’histoire risque de se répéter et les inondations observées ces derniers jours nous ont poussés à quitter nos ménages puisqu’elles risquent de provoquer encore une fois des glissements de terrain », témoigne avec peur un père de dix enfants de la colline Nyempundu qui vient de rejoindre sa famille au chef-lieu de la zone Nyamakarabo où elle a trouvé refuge avec ses voisins.
Face à cette situation : « Nous craignons la résurgence des maladies des mains sales comme le choléra et la dysenterie bacillaire qui attaquent les populations qui vivent dans la promiscuité », déplore un des administratifs à la base.
La vie est dure pour ces ménages déplacés car les besoins sont immenses. Là où la plupart d’entre eux sont entassés à l’Eglise baptiste, la nourriture et l’eau manquent cruellement. Devant ce désastre humanitaire, les assistances semblent ne pas suivre non plus. Les aides en termes de vivres et de matériels de couchage y sont en effet inexistants.
Contacté à ce propos, le gouverneur de Cibitoke, Carême Bizoza, parle de contexte difficile pour les populations qui viennent de voir leurs champs de cultures détruits consécutivement aux catastrophes naturelles.
Il avoue que, pour le moment, elles sont dans une situation d’extrême nécessité. Le gouverneur Bizoza lance un appel pressant aux humanitaires de venir en aide à ces populations sinistrées avant d’appeler à la solidarité communautaire des résidents de Cibitoke.
Le phénomène de glissements de terrain est devenu endémique sur la colline Nyempundu où plus d’un millier de personnes avaient bénéficié de deux cent cinquante maisons leur construites par le Pnud après une catastrophe naturelle survenue fin 2019.
Toutefois, la plupart de ces maisons présentent des fissures. Elles sont en instances d’écroulement. Pendant ce temps, au moins une centaine d’entre elles sont déjà détruites.
Diverses sources locales s’accordent pour dire que les matériaux de construction utilisés étaient presque tous de mauvaise qualité. Le coût par maison a été largement surestimé faisant sentir une odeur de corruption.