La pénurie prolongée des carburants produit déjà de nombreuses conséquences dans la province de Cibitoke. Le ticket de transport est par exemple passé du simple au triple au moment où on assiste à une hausse généralisée des prix des denrées alimentaires. Les propriétaires de véhicules sont dans le désarroi total. L’administration met en garde les spéculateurs.
Les chauffeurs et les voyageurs se lamentent face à la persistance de la pénurie des carburants observée partout dans cette province de l’Ouest du pays Les premiers sont contraints de s’approvisionner dans une moindre mesure sur le marché noir où un litre d’essence ou de mazout s’achète à plus de 10 mille FBu. « Peu de propriétaires de véhicules se paient ce luxe car ils ne disposent pas de moyens financiers suffisants. La plupart d’entre eux préfèrent garer leurs engins roulant à l’intérieur de leurs parcelles », regrette un jeune conducteur de bus de transport en commun.
Par conséquent, et d’après ses dires, le secteur des transports est quasi paralysé. Même son de cloche pour ce chauffeur de voiture type Probox qui fait souvent le trajet entre Rugombo et la capitale économique Bujumbura. Selon lui, il arrive que les transporteurs passent tout un mois sans travailler. Ce qui va avec d’énormes conséquences. « On n’arrive pas à faire vivre nos familles. Nous n’avons plus d’argent pour assurer les soins de santé, les fais scolaires, le loyer et encore moins la ration quotidienne de nos familles », déplore-t-il.
Catastrophique
Dans l’ensemble, les informations collectées auprès des transporteurs et des conducteurs de motos parlent d’un manque à gagner énorme et d’une situation catastrophique. Un jeune motard en a parlé en ses termes : « lorsque nous parvenons à avoir quelques gouttes d’essence, nous sommes contraints de revoir à la hausse le ticket de transport. Ainsi, la montée vertigineuse des prix des tickets de transport engendre de nombreuses conséquences et fait réagir les voyageurs. » Ces derniers parlent des restrictions dans leurs déplacements avec ce que cela comporte comme impact sur le plan social et économique.
A titre illustratif, un fonctionnaire de l’Etat rencontré à Bukinanyana à plus d’une centaine de kilomètres du chef-lieu de la province de Cibitoke fait savoir que le ticket est passé de 9 mille à 20 mille FBu entre les deux localités. La même situation s’observe sur tous les déplacements à l’intérieur des six communes de la province. Il en est de même pour les déplacements vers d’autres localités en dehors de Cibitoke. « Il arrive que le ticket soit triplé à l’instar du trajet Rugombo-Bujumbura sur une distance de 70 km. Les voyageurs doivent en effet débourser une somme de 15 mille au lieu de 5 mille FBu », regrette un habitant du chef-lieu de la province.
L’autre constat sur place est que la pénurie des carburants se répercute sur les prix des denrées de première nécessité. Le prix du riz produit à Rugombo s’achète aujourd’hui par exemple à 5 000 FBu à Bukinanyana alors qu’auparavant la même quantité s’y vendait à 4 000 FBu. L’huile de palme en provenance de Rumonge se vend actuellement le kilo à 9 000 FBu dans la commune Rugombo au lieu de 3 500 FBu d’avant la pénurie.
Les répercussions sont palpables aussi sur tous les matériaux de construction, à savoir le ciment, les tôles et les clous. Il en est de même pour les produits pharmaceutiques et les vêtements. Les habitants interrogés affirment avoir réduit leurs déplacements pour les événements sociaux comme les mariages et les cérémonies funérailles.
L’administration locale est au courant de tous ces faits mais elle se contente de mettre en garde certains commerçants et transporteurs qui spéculent. « En attendant que la situation se normalise, des sanctions sévères conformément à la loi sont envisagées à leur égard », menace un des administratifs sous couvert d’anonymat.
Quelle gouvernance !
Quand la tête de la tête est pauvre, on ne peut que s’attendre à cela.
On nous dit que chez eux tout y est parce qu’ils se sont accaparés des champs du Peuple et utilisent les moyens [tous et même humains] de l’Etat pour eux-mêmes, ou encore que nul besoin d’avoir les devises parce que leur carburant est garanti.