L’eau potable manque cruellement en commune Rugombo de la province de Cibitoke. Les habitants passent beaucoup de temps à sa recherche. La Regideso semble inactive mais elle décline toute responsabilité. Aucune solution de rechange pour le moment n’est disponible. Mais, des perspectives d’exploitation de nouvelles sources sont envisagées. La résurgence des maladies des mains sales n’est pas à exclure.
Au niveau du chef-lieu de la province de Cibitoke, plus précisément en commune Rugombo, des vélos et des habitants portant des bidons vides errent partout à longueur de journée à la recherche de l’eau. Des files d’attente sur les quelques rares robinets publics encore fonctionnels sont visibles.
En colonne, d’autres habitants sont obligés de parcourir plusieurs kilomètres à la recherche de quelques litres d’eau souvent jusque dans la commune voisine de Mugina. Dans les ménages et les services publics, l’usage des installations sanitaires modernes n’est plus possible. « Personne ne peut oser utiliser une toilette à siège où on doit chasser l’eau alors qu’on n’en dispose pas », regrette amèrement un fonctionnaire de l’Etat du chef-lieu de la province.
L’eau pour la lessive et les travaux ménagers manque aussi cruellement. Entre temps, le prix pour un bidon de 20 l a flambé allant du simple au double, c’est-à-dire de 500 à 1 000 FBu. Le contexte est devenu très compliqué pour les ménages de conditions modestes. Ils n’arrivent pas à avoir de l’argent pour s’approvisionner en quelques quantités d’eau. Partant, la situation est pour le moment intenable si bien que les habitants de Rugombo se rabattent sur l’eau sale des rivières Nyamagana et Nyakagunda.
D’après diverses sources concordantes, il s’agit d’une eau impropre qui sert à l‘irrigation des champs rizicoles. Cette eau contient également des substances chimiques nuisibles à la santé humaine. Le risque est grand que les usagers puissent attraper les maladies comme le choléra et la dysenterie bacillaire. « C’est dans ce contexte que des cas mortels de choléra sont déclarés », souligne un spécialiste de la santé publique. Malheureusement, pour le moment, la carence d’eau potable persiste et les solutions sont loin d’être trouvées.
Bien entretenir l’existant
Sur place, tout le monde est au courant de ce manque criant d’eau potable. Les habitants tirent à boulet rouge sur la Regideso. Celle-ci, et aux yeux des mêmes habitants, manque d’expertises techniques pour augmenter le débit de l’eau des robinets et fontaines publics. Elle manque également de matériel adéquat pour procéder à l’exploitation de l’eau souterraine qui peut efficacement pallier ce problème de manque d’eau.
Néanmoins, cette entreprise de production et de commercialisation de l’eau rejette toute responsabilité. L’extension de nouveaux quartiers suivie par une démographie galopante demande d’énormes quantités en eau comme l’indique un des responsables de cette société. Il appelle plutôt la population à bien entretenir les sources et les points d’eau disponibles. Des initiatives à moyen terme sont envisagées par la Regideso pour exploiter d’autres nouvelles sources d’eau.