Le carburant fait toujours défaut dans cette province de l’Ouest. Les déplacements ont sensiblement diminué. Les récentes mesures de revoir à la hausse le litre d’essence à la pompe n’a rien changé.
Sur au moins 11 stations-service dont dispose la province et pendant plus de 2 semaines, aucune d’entre elle ne contient dans ses réservoirs un litre de carburant, l’essence et le mazout. Malgré leur hausse, ils manquent cruellement et les transporteurs font recours au marché parallèle. « Là-bas, un litre d’essence coûte 12 mille francs burundais et l’affaire se fait dans un lieu sûr et de façon clandestine », révèle un jeune conducteur de bus faisant régulièrement le trajet Rugombo-Bujumbura. Mais une fois repérés, de lourdes sanctions sont appliquées aux commerçants clandestins.
A titre illustratif, 2 personnes accusées de commerce illicite de carburant et d’atteinte à l’économie du pays ont été conduites à la prison centrale de Mpimba après le procès à la chambre du conseil en date 26 juillet. Devant une telle situation, le ticket de transport a sensiblement monté passant du simple au double et même au plus.
Selon un chauffeur rencontré au chef-lieu de la province Cibitoke, il faut actuellement débourser au moins 13 mille francs pour faire le trajet Rugombo-Bujumbura alors que les voyageurs avaient l’habitude de payer 5 mille francs pendant les situations normales sans pénurie de carburant.
Même situation pour les déplacements à l’intérieur de la province. Comme on a pu le constater sur place, il faut avoir 17 mille francs pour le transport Rugombo-Bukinanyana alors qu’avant, on payait seulement 7 mille francs.
Les prix des denrées alimentaires en hausse
Selon un chauffeur de véhicule de type Fuso, suite à la pénurie de mazout, le prix du kilo de pomme de terre en provenance de Kayanza est passé de 1000 BIF à 1800 BIF dans les marchés locaux de Cibitoke. Même son de cloche pour les échanges des produits vivriers à l’intérieur de la province. Le kilo de haricot produit à Mugina est passé de 1800 BIF à 3 mille BIF sur le marché de Buganda.
La persistance du manque de carburant à Cibitoke est à la base de la baisse significative de la circulation des biens et des personnes.
L’administration tranquillise. Elle dit que cette question de pénurie de carburant sera incessamment résolue. Elle demande aux voyageurs de dénoncer le commerce illicite de carburant et de signaler les conducteurs spéculateurs avant d’indiquer que ces derniers, une fois signalés, subiront des sanctions sévères conformément à la loi.