Lundi 20 janvier 2025

Société

Région Ouest/Cibitoke : Les cultures se dessèchent suite au manque d’intrants agricoles

20/01/2025 0
Région Ouest/Cibitoke : Les cultures se dessèchent suite au manque d’intrants agricoles
Les cultivateurs ne comprennent pas pourquoi Fomi n’honore pas ses engagements

Les agriculteurs de la province de Cibitoke parlent d’un risque élevé de baisse de la production agricole. Les avances pour se procurer les engrais chimiques ont été payées à temps mais les livraisons tardent toujours. La pénurie des carburants pour assurer leur transport semble être la principale cause sans exclure aussi des cas de détournement.

A travers les six communes de cette province de l’Ouest du pays, des files indiennes de paysans en attente d’être servis sont visibles devant les stocks de Fomi, une entreprise en charge de la production et de la commercialisation des intrants agricoles. La conséquence est immédiate : les cultures se dessèchent de plus en plus et le risque d’une disette est élevé.

« Avec la saison culturale A qui débute à partir de septembre jusqu’à janvier, on avait payé à temps tous les frais pour avoir des intrants agricoles. Malheureusement, nous ne sommes pas servis à temps et les récoltes ne seront pas bonnes », se désole un cultivateur de maïs de la commune Buganda.

Même son de cloche chez un riziculteur de la commune voisine de Rugombo. Ce quinquagénaire engagé dans la culture du riz depuis plus d’une décennie parle d’une situation catastrophique. Il fait savoir en effet que la plupart des cultivateurs sont contraints de contracter des crédits agricoles.

Il précise que beaucoup d’entre eux ne sont plus solvables devant les institutions financières et que leurs biens présentés comme hypothèques risquent d’être saisis. Il regrette que l’entreprise Fomi, après avoir embauché de grosses sommes d’argent de la part des agriculteurs, n’arrive pas à honorer son engagement.

« Dans de très rares cas, les agents de Fomi arrivent à peine à distribuer au moins par demandeur deux sacs d’intrants agricoles totalisant une cinquantaine de sacs même si on a fait une commande de deux tonnes payée d’avance », se lamente-t-il amèrement.

Un problème de transport à l’origine

Devant ce problème de distribution des intrants agricoles, certains responsables administratifs et certains agents de Fomi avancent le problème de manque de carburant pour acheminer les engrais chimiques auprès des bénéficiaires. « Nos camions manquent de gasoil pour assurer le transport depuis l’usine à Bujumbura jusque dans nos stocks au niveau des provinces et des communes », tente d’expliquer un des responsables du stock de Fomi situé au chef-lieu de la commune Rugombo.

Il souligne en outre que la situation devient très compliquée pour la variété Urée produite en Tanzanie qui doit parcourir plusieurs milliers de kilomètres avant d’arriver au pays. Il tranquillisé toutefois les agriculteurs qu’avec la disponibilité progressive des carburants ils seront tous servis avec équité.

Népotisme et clientélisme

Ces assurances semblent néanmoins mal accueillies du côté des cultivateurs. Tel est le cas de l’un d’eux qui s’est exprimé sous anonymat. Engagé beaucoup plus dans la culture des tomates, ce trentenaire rencontré dans la commune Mugina parle des cas de clientélisme et de népotisme dans la distribution des engrais chimique.

D’après ses dires, des dignitaires du parti au pouvoir sont servis en premier et en grandes quantités au détriment des simples citoyens. Pour lui, il y a à craindre des cas de détournement et de manque d’intégrité de la part de Fomi et de ses agents.

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