Il est prévu que le site de Gateri va accueillir plus de 600 familles de Gatumba. Toutes ces familles ont été contraintes de se déplacer suite aux inondations qui ont frappé la localité. Sous des tentes, celles qui sont déjà là manquent de nourriture. Les services sanitaires et scolaires y font défaut. Un cri d’alarme est lancé à tout bienfaiteur pour leur venir en aide.
Situé à 300 m de la rivière Rusizi faisant frontière avec la République démocratique du Congo, le site de Gateri est établi sur un terrain caillouteux. Il se trouve à 5 km du chef-lieu de la commune Buganda de la province de Cibitoke.
Les familles victimes des inondations déjà installées à Gateri totalisent aujourd’hui 211 ménages de 488 personnes en provenance d’un autre site d’accueil de Rusagara en commune Mubimbi de la province de Bujumbura où elles avaient été délocalisées. Aujourd’hui, le site de Rusagara est en instance de désengorgement. Elles sont arrivées depuis le 28 novembre dernier.
Elles sont hébergées dans de petites maisons en tentes. Sur place, la nourriture manque cruellement. « Nous n’avons rien à mettre sous la dent et nos enfants errent partout à la recherche de la nourriture », se désole amèrement une femme déplacée des inondations de Gatumba il y a presqu’un mois. Elle était provisoirement installée au site de Rusagara qui n’offrait pas un minium de conditions acceptables pour y vivre.
Elle indique que, sans eau potable, ce site ne disposait pas non plus d’abris convenables. « Ici, c’est plus ou moins. Nous avons des maisons où nous pouvons dormir tranquillement sans craindre les vents violents susceptibles d’emporter la toiture », se réjouit-elle en montrant sa petite maison de deux pièces.
Toutefois, d’après une élève finaliste du secondaire rencontrée sur place, les infrastructures scolaires n’existent pas. « J’ai dû abandonner mes études alors que j’étais sur le point d’entrer à l’université », regrette-t-elle amèrement avec les larmes aux yeux.
Au niveau sanitaire, les quelques petits services sont garantis par un centre de santé mobile. Les cas les plus graves ne sont pas traités sur place. Le transfert vers les structures de santé adéquates devient aussi difficile. Il n’existe pas en effet de véhicule ambulance pour transporter les malades en plus que le pays est confronté à une sévère pénurie des carburants.
Les informations collectées sur place nous font savoir que les rares occupants de ce site capables d’avoir de l’argent manquent malheureusement de marché où ils peuvent s’approvisionner en vivres.
Une aide d’urgence
Face à ces nombreux défis d’ordre social et économique, les déplacés demandent de l’aide d’urgence. Ils lancent un appel pressant aux humanitaires et aux instances étatiques, à commencer par le ministère ayant la solidarité dans ses attributions, de leur construire des maisons durables tout en leur garantissant l’approvisionnement en eau potable. En plus, ils ont besoin d’écoles pour leurs enfants. Ils demandent également une prise en charge médicale en termes de soins de santé.
Par rapport à ces doléances, le chef de Cabinet du gouverneur de Cibitoke parle des initiatives en cours. Selon Anicet Saidi, un plan pour la construction des salles de classe, un marché, un centre de santé et le captage de l’eau spécialement pour ce site est déjà établi. Cette autorité demande aux nouveaux arrivants de s’associer aux autres dans les groupements de développement local.
D’après les statistiques fournies par la plateforme nationale de prévention des catastrophes naturelles, le site de Gateri va accueillir 620 familles en plus de 890 anciens occupants à majorité rapatriés en provenance de la RD Congo, de la Tanzanie et du Rwanda. Elles y sont établies depuis 2006.
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