L’eau potable fait défaut ces derniers temps dans les communes Rugombo et Buganda de la province de Cibitoke. Une situation qui inquiète les habitants suite à la résurgence des maladies dites des mains sales et surtout de l’épidémie de la variole du singe, Mpox. La Regideso parle des besoins accrus en eau consécutifs aux nouveaux quartiers érigés à Cibitoke.
L’eau ne coule plus dans la plupart des robinets publics des deux communes de Cibitoke. Devant ces robinets, des files de gens en attente d’approvisionnement sont partout visibles.
Des conducteurs de vélos et des habitants avec des bidons vides errent dans les rues tout au long de la journée à la recherche de l’eau. « Aucune goutte d’eau n’est trouvable dans les robinets et fontaines publics », se désole un habitant du chef-lieu de la commune Rugombo. Il fait savoir qu’il faut parcourir plusieurs dizaines de kilomètres pour en trouver dans la commune voisine de Mugina.
Les conséquences sont immédiates. Ainsi par exemple, le prix d’un bidon de 20l a carrément monté passant du simple au quintuple, c’est-à-dire de 100 à 500 FBu.
Suite à la pauvreté qui s’observe au sein de plusieurs ménages, beaucoup de gens ne sont plus capables de se procurer facilement de l’eau potable devenue très chère. Partout, l’eau manque cruellement dans les ménages et les services publics ne sont pas épargnés. Pour y faire face, la population est obligée de s’approvisionner en eau à partir des rivières avec tout ce que cela comporte comme risques.
Des produits chimiques nocifs
Les rivières Nyamagana et Nyakagunda de la commune Rugombo ainsi que les rivières Muhira, Kaburantwa et Kagunuzi de la commune Buganda constituent, pour les habitants, les principales sources d’approvisionnement en eau. Malheureusement, en plus d’être très sales et impropres, ces eaux sont très nuisibles à la santé humaine.
Ces rivières servent en effet dans l’irrigation des champs de cultures comme les périmètres rizicoles. Partant, elles contiennent des produits chimiques nocifs à la santé humaine. « L’usage de l’eau de ces rivières peut ainsi causer des maladies qui tuent immédiatement ou à petit feu », prévient un spécialiste des questions de santé publique. D’après ses dires, la résurgence du choléra et de la dysenterie bacillaire n’est pas à exclure. Abondant presque dans le même sens, un jeune médecin à l’hôpital de Cibitoke alerte sur une éventuelle propagation des maladies, y compris dans les établissements hospitaliers.
En cas de manque d’eau, ces établissements peuvent en effet être des foyers de contamination des patients et des garde-malades par des maladies des mains sales. Il précise sans détours que le lavage des mains partout dans les lieux publics devient alors impossible. Dans ce contexte, continue-t-il, l’épidémie Mpox peut alors se propager rapidement et facilement.
Les responsables de la Regideso, antenne Cibitoke, expliquent cette situation de manque d’eau potable par la construction de nouveaux quartiers. Ces derniers et l’extension de la ville de Cibitoke seraient donc à l’origine des besoins croissants en eau potable. Il implore l’intervention des bienfaiteurs pour explorer et exploiter de nouvelles sources d’eau afin d’en augmenter la quantité.