Une flambée des prix des produits surtout alimentaires s’observe partout à travers tous les marchés des six communes de la province de Cibitoke. Les habitants dénoncent la vie chère et parlent d’une situation intenable. L’administration jette le tort sur les commerçants spéculateurs.
Il s’observe depuis deux semaines une montée des prix de tous les produits usuels dans cette province de l’Ouest du Burundi. En plus de la faible production agricole, la sévère pénurie des carburants vient accentuer une situation déjà délétère où le coût du transport élevé se répercute sur celui des produits de première nécessité.
Selon différentes sources locales, la rareté des denrées alimentaires est globalement due aux catastrophes naturelles qui ont endommagé les champs des diverses cultures à la suite des pluies diluviennes de ces derniers temps. La dévaluation de la monnaie burundaise par rapport au dollar et aux monnaies régionales est également à l’origine de la montée des prix de presque tous les produits importés, à commencer par les médicaments.
A titre illustratif, les prix du riz, du haricot et de la pomme de terre sont passés respectivement de 3 600, 3 300 et 1 800 FBu à 4 800, 5 200 et 2 800 FBu dans les communes Rugombo et Buganda. La situation est presque la même dans les autres communes, à savoir Mabayi, Mugina, Murwi et Bukinanyana où les prix des mêmes produits sont passés du simple au double. Dans ces quatre dernières communes par exemple, le prix des farines de maïs et de manioc sont passés respectivement de 2 000 et 1 200 FBu à 3 500 et 2 200 FBu.
Difficiles conditions de vie
L’ensemble des habitants contactés se trouvent dans une situation d’extrême pauvreté. Selon les témoignages reçus sur place, la plupart des ménages mangent à peine une fois par jour. Les signes des maladies de malnutrition sont déjà palpables chez les enfants de moins de 5 ans.
Les mêmes habitants lancent un cri d’alarme aux humanitaires et aux instances étatiques de leur venir en aide en termes de vivres et de médicaments. Suite à cet état de précarité, les enfants ont dû abandonner l’école par manque de kit scolaire. Un parent interrogé admet ne pas être à mesure d’envoyer son enfant suivre les cours alors qu’il n’a rien à mettre sous la dent.
Du côté des fonctionnaires de l’Etat, l’un d’entre eux établi au chef-lieu de la province de Cibitoke admet ne plus être capable de joindre les deux bouts du mois avec son modique salaire.
Devant une telle situation, un économiste conseille aux instances étatiques d’arrêter des mesures pouvant stimuler la production agricole. Ce spécialiste de la macro-économie parle des stratégies pouvant contrer la dévaluation de la monnaie nationale comme solution de rechange. Il estime que des politiques d’assistance sociale aux populations vulnérables devraient être initiées et appliquées pour sauver les âmes en détresse.
Il implore le gouvernement pour revoir la copie de sa politique de coopération internationale afin d’inciter les bailleurs à investir au Burundi tout en apportant des devises que le pays manque cruellement. Quant à l’administration provinciale, elle reconnaît la montée des prix de tous les produits usuels. Elle met toutefois en garde certains commerçants qui s’adonnent à la spéculation. L’une des autorités provinciales menace de sanctions sévères à leur égard conformément à la loi.