Les légumes et les fruits ne traversent plus la frontière vers le Rwanda. L’administration avance la protection de la production locale. Ce qui n’est pas le cas pour notre voisin du Nord dont les marchandises inondent les marchés burundais.
De grosses quantités de produits agricoles constitués de tomates, de mangues, d’oranges, des choux et des oignons pourrissent sur place aux yeux des agriculteurs de Cibitoke, faute de marché d’écoulement. Depuis longtemps, ces marchandises fortement appréciées de l’autre côté de la Ruhwa, trouvaient facilement un marché.
« Ma récolte constituée par des mangues et des tomates était vendue à un bon prix. A présent, aucun produit agricole ne peut franchir la frontière. J’avais cultivé 3 hectares en pensant que j’allais exporter une grande quantité de ma récolte », se désole un agriculteur moderne rencontré au chef-lieu de la commune Rugombo.
Même son de cloche chez un autre agriculteur de la commune voisine de Buganda. Ce quinquagénaire parle d’un crédit contracté auprès d’une institution financière pour mettre en valeur son champ d’oignons et d’oranges. « Je ne sais pas comment je vais rembourser le crédit car mes produits manquent de marché d’écoulement », regrette-t-il en regardant sa récolte qui pourrit sur place.
Des contacts pour débloquer la situation
Dans l’ensemble, les agriculteurs et les commerçants sont énormément inquiets. Ils ne comprennent pas ce deux-poids-deux mesures au moment où les Rwandais sont libres de vendre sur les marchés burundais. Ils demandent un traitement égal pour favoriser la libre circulation des biens et des personnes sur les frontières, conformément aux textes légaux régissant la communauté de l’Afrique de l’Est.
Les Rwandais eux disent que leurs voisins burundais sont libres de venir vendre dans leur pays. « Nous aimerions avoir nos voisins burundais venir chez nous pour vendre, ils seront accueillis à bras ouverts », se réjouit un des commerçants rwandais rencontrés sur la frontière de Ruhwa.
Interrogé, l’un des administratifs à Cibitoke fait savoir qu’il faut à tout prix privilégier la production locale. « A défaut, toutes les récoltes risquent de se retrouver sur les marchés rwandais causant de ce fait une pénurie de la plupart des produits agricoles au niveau local », explique-t-il. Toutefois, cet administratif nuance et indique que des contacts avec leurs homologues rwandais sont avancés pour débloquer la situation. Cette autorité demande la patience des agriculteurs et commerçants.
De l’avis d’un observateur indépendant, les autorités des deux pays devraient s’asseoir ensemble pour trouver une issue favorable. « Il est vital de favoriser les échanges commerciaux » .
Yan
Pensez vous au producteur?
un pays qui manque des devises et qui ne favorise pas les exportations. C’est insensé.
C’est aussi un pays dont les citoyens se plaignent de la hausse des prix des produits de première nécessité. Faut il exporter ces produits alors qu’ils coûtent déjà la peau des fesses pour la plupart des gens?