Le porte-parole du ministère du Commerce et industrie a fait savoir que la question des propriétés des parcelles de Karurama, commune Rugombo, proche de l’usine Buceco est en train d’être étudiée. Pourtant plus de 1 500 acquéreurs de parcelles viennent de passer plus de 10 ans d’attente sans que le droit de bâtir leur soit accordé alors qu’ils ont déjà payé tous les frais de viabilisation et acquisition de parcelle.
Au total 1 585 parcelles attribuées depuis 2011 sur une superficie de 120 hectares restent toujours inexploitées. Cette question est revenue sur toutes les lèvres lors de l’émission des porte-paroles des institutions étatiques tenue lundi 24 avril au chef-lieu de la province Cibitoke. Ces parcelles situées à 3 kilomètres du bureau provincial et proches de l’usine Buceco posent problème.
D’après diverses sources concordantes, les bénéficiaires ont dans leur quasi-totalité payé les frais de viabilisation et d’acquisition de parcelles mais n’ont pas encore eu le droit de bâtir.
« Depuis 10 ans, je dispose de tous les documents d’attribution de parcelle et c’est grâce au crédit que j’ai pu y accéder. Entre-temps, je continue à payer le crédit et les intérêts », se lamente un fonctionnaire d’Etat basé dans la commune Rugombo. Même son de cloche pour le jeune commerçant de Bukinanyana rencontré sur place lors de cette émission publique. Pour lui, il a dû emprunter l’argent à son collègue pour s’acquitter de cette dette, il a déjà payé le double et continue à payer le loyer à la fin du mois.
Diverses sources affirment que certains hauts dignitaires civils et militaires proches du parti au pouvoir s’arrogent le droit de construire des maisons et personne ne les inquiète.
« J’ai dû aller investir ailleurs »
Un employé des services de l’Obuha à Cibitoke qui est responsable de la gestion de ces parcelles n’arrive pas à fournir d’explications concrètes sur le refus d’accorder le droit de bâtir aux acquéreurs de ces parcelles. Une telle situation a suscité colère et indignation des bénéficiaires qui craignent que l’argent payé aurait même été volée.
Un des ressortissants de cette province qui avait un projet de construire un hôtel moderne se lamente aussi : « J’ai vite payé les frais exigés depuis longtemps afin d’avoir une parcelle dans ma province natale pour y ériger un grand hôtel. J’ai été déçu et j’ai dû aller investir ailleurs», se désole cet homme d’affaires basé en Australie et originaire de la province Cibitoke.
Bien que les bénéficiaires des parcelles déjà attribuées n’aient pas encore eu le droit de bâtir et suite à la présence de l’usine Buceco dans le même périmètre, la plupart des investisseurs ne se précipitent pas pour construire des habitations.
Le porte-parole du ministère du Commerce et industrie a fait savoir que cette question est en train d’être étudiée avant de demander la patience aux acquéreurs. Dans le même ordre, il a clairement signifié que des réflexions sont en train d’être menées pour que l’usine soit délocalisée ailleurs.
Ou tout simplement, il faut chercher un autre endroit pour les habitants proches d’elle qui seront dans l’obligation de déménager conformément à la loi.