Les conséquences de la récente mesure de fermer la frontière avec notre voisin du Nord commencent à se faire beaucoup sentir. Les commerçants manquent de marchés d’écoulement. Les produits agricoles périssent localement causant un énorme préjudice chez les agriculteurs. Les bistrots et les bureaux de change sont fermés. L’administration préfère ne donner aucun commentaire.
D’énormes quantités de produits agricoles constitués par des fruits notamment les oranges et les mangues ainsi que d’autres denrées alimentaires à commencer par le riz manquent de marché d’écoulement.
Les agriculteurs, par le biais de l’un d’entre eux contactés nous a clairement signifié que les Rwandais absorbaient de grosses quantités de produits agricoles. Ce qui rapportait de l’argent chez les agriculteurs de Cibitoke. « En cultivant nos champs, on visait souvent le marché rwandais par l’intermédiaire des commerçants burundais qui vendaient nos produits agricoles de l’autre côté de la frontière ».
Le constat actuel est que les commerçants transfrontaliers ont vu leurs activités suspendues avec la fermeture de la frontière. Le préjudice est donc énorme. « Nous sommes désormais interdits de franchir la frontière pour faire nos affaires au Rwanda », regrette amèrement un jeune homme commerçant de Rugombo.
De son avis, il le partage avec la plupart de ses collègues, des crédits sont contractés pour mener des activités commerciales et non pour thésauriser l’argent. Si la situation perdure, poursuit-il, il leur sera difficile de rembourser les crédits bancaires contractés.
Du personnel déjà renvoyé
Sous un autre aspect, il fait remarquer que la plupart des employés engagés dans des bars et restaurants sont déjà renvoyés chez eux. Les conséquences économiques et sociales se font durement sentir dans des ménages qui ne sont plus capables d’assurer les soins de santé et la scolarité des enfants.
Les cambistes ne travaillent plus non plus. D’habitude, précise l’un d’entre eux, leur rôle consiste à faciliter les échanges de la monnaie locale avec les monnaies étrangères, ou vice-versa, en faveur des voyageurs qui franchissent la frontière de part et d’autre.
« Avec la fermeture de la frontière, nos activités n’ont plus raison d’être car même les touristes qui rapportaient beaucoup de devises n’ont plus la possibilité de visiter nos deux pays », souligne un cambiste qui possède une expérience de plus d’une décennie en la matière.
Un spécialiste des questions politiques et des relations internationales estime que la brouille entre le Burundi et le Rwanda ne devrait pas engendrer des conséquences au point de vu économique et social.
Il fait savoir que les populations frontalières ont des liens de parenté ancestraux. D’où elles ne devraient pas être victimes d’une telle situation. Au point de vu économique, notre interlocuteur parle de préjudices énormes pour le bien-être des habitants frontaliers mais aussi pour les rentrées en matière de taxes et impôts normalement perçus sur la frontière par les organes habilités des deux Etats.
L’un des administratifs contacté à ce propos parle de question délicate qui dépasse ses compétences.
1. Vous ecrivez:« Au point de vu économique, notre interlocuteur parle de préjudices énormes pour le bien-être des habitants frontaliers…L’un des administratifs contacté à ce propos parle de question délicate qui dépasse ses compétences… »
2. Mon commentaire
La situation actuelle montre bien que le risque politique est bien reel au Burundi.
« Le risque politique est un type de risques auquel sont confrontés les acteurs publics et privés, spécifiquement les investisseurs. Ce risque se réfère à tout changement politique, social ou sécuritaire susceptible d’avoir un impact significatif sur des intérêts, notamment économiques, humains ou diplomatiques. Ce risque, qui recouvre un vaste champ de situations, peut résulter de l’action du gouvernement local (non-respect d’obligations contractuelles, décision d’expropriation, évolution d’une politique macroéconomique…), ou d’autres facteurs de changement (instabilité sociale, terrorisme, coups d’État…).
Investir dans les pays en développement, mais aussi dans les pays émergents, nécessite d’envisager et d’anticiper ce risque, pour tenter de s’en prémunir et en atténuer les effets.
Le risque politique peut être une composante majeure du risque projet, spécifiquement dans le cas de grands projets industriels ayant pour cadre des régions instables ou des environnements sécuritaires dégradés… »
https://fr.wikipedia.org/wiki/Risque_politique