Les parents de la province de Cibitoke risquent de ne pas avoir de l’argent afin de se procurer les fournitures scolaires et le minerval pour leurs enfants en ce début du 2e trimestre. Les tickets de transport ont gonflé à cause de la sévère pénurie des carburants. Une situation difficile pour beaucoup de familles qui doivent envoyer leurs enfants à l’école.
Des inquiétudes s’observent partout à travers les ménages modestes contraints de prendre en charge les frais scolaires de leurs enfants. La pauvreté dans les familles risque d’hypothéquer l’avenir des écoliers et des élèves.
Selon diverses sources concordantes et dans ce contexte de pauvreté généralisée, il est difficile de payer le minerval pour une famille de quatre enfants et plus. La faible production agricole suite aux aléas climatiques est à l’origine du faible pouvoir d’achat des paysans, indique un parent du centre urbain de Cibitoke.
A cela s’ajoute la hausse généralisée des prix de tous les produits de première nécessité. « Les prix des denrées alimentaires ont sensiblement augmenté. Avant de penser aux dépenses scolaires, il faut d’abord avoir de quoi manger pour nos enfants », souligne-t-il.
Une vieille maman de Bukinanyana qui se trouve à une centaine de kilomètres du chef-lieu de la province abonde presque dans le même sens. Elle est sans espoir. Elle craint en effet le risque d’abondons scolaires pour la plupart des enfants issus des familles pauvres.
Selon ses dires, il est devenu quasiment impossible d’assurer les charges scolaires liées à l’hygiène alors qu’on n’a pas eu le matériel pédagogique et didactique notamment pour les élèves qui fréquentent les écoles à régime d’internat.
Elle fait savoir que pendant ce 2e trimestre, on est contraint d’acheter aussi des cahiers additionnels suivant l’avancement des cours et les exigences des apprentissages.
Manque de transport
Les gens sont aujourd’hui dans un contexte de manque accru de carburant où il est difficile de se déplacer d’une région à une autre. Cela occasionne la flambée des prix des tickets de transport. La plupart des parents se retrouvent alors dans l’incapacité d’envoyer leurs enfants à l’école.
Sous un autre aspect, les bus de transport en commun se font rares même pour ceux qui sont encore capables de payer. « J’attends le bus qui ne vient pas depuis deux jours pour me rendre à l’école. Ici chez nous, les déplacements sont quasi-inexistants et on manque même les véhicules où on peut payer cher », se désole par exemple une jeune adolescente de Mabayi qui étudie au centre du pays à Gitega dans une école à régime d’internat.
D’après ses dires, certains de ses camarades de la même commune courent carrément le risque d’abandon scolaire suite à la pauvreté qui gangrène les ménages.
Les effectifs risquent de diminuer
Des inquiétudes se manifestent également chez certains éducateurs. Ils n’excluent pas eux aussi en effet le risque d’assister à une diminution des effectifs dans les salles de classe.
D’après un professionnel du secteur de l’éducation œuvrant dans cette province de l’Ouest du pays, depuis plus d’une décennie, certains élèves manquent déjà à l’appel. Cet enseignant d’une école secondaire dans la commune Buganda non loin de la frontière avec la RD Congo ne mâche pas ses mots. La pauvreté dans les ménages va impacter énormément l’avenir scolaire des enfants.
Ces derniers risquent d’abandonner leurs études pour se retrouver dans les rues. D’autres vont prendre le risque de franchir les frontières pour aller chercher un lendemain meilleur dans les pays voisins comme la République démocratique du Congo ou le Rwanda.
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