On enregistre plusieurs sites de très longue date installés dans la province de Cibitoke qui continuent à accueillir des gens aujourd’hui. Ceux qui y vivent sont dans une situation d’extrême vulnérabilité. Les enfants errent partout pour mendier. Sans assistance, la mort les guette quotidiennement. L’administration et le ministère de la Solidarité nationale, des Affaires sociales, des Droits de la personne humaine et du Genre appellent les bienfaiteurs à sauver ces populations en détresse.
Au total trois sites, à savoir Karurama et Kamakara dans la commune Rugombo ainsi que Gateri dans la commune Buganda. Les occupants vivent dans des conditions très précaires. Ils n’ont rien à manger et leurs habitations sont menacées d’écroulement. Les enfants ne vont pas à l’école par manque à la fois de frais et du kit scolaires.
Tous les habitants de ces sites n’ont pas de moyens financiers pour se faire soigner. « La dignité humaine est mise en mal. Nous sommes comme des citoyens de seconde zone sans aucune assistance », s’indigne le responsable du site de Gateri.
Il en est même pour le site de Karurama. Selon Michel Niyongabo, un occupant de longue date de ce site, des cas de mort à la suite des conditions précaires et du manque de moyens pour se faire soigner sont régulièrement rapportés. Ce sexagénaire indique que les enfants ne sont pas vaccinés et leurs mamans ne suivent pas les consultations pré et post natales. D’où la fréquence des fausses couches et des morts prématurés chez les bébés.
Du côté du site de Kamakara, les occupants déplorent les conditions dans lesquelles ils se logent. Et pour cause, les murs de leurs abris sont fissurés. Les maisons sont souvent emportées par le vent. Ce qui fait que les occupants dorment souvent à la belle étoile. Les besoins en maisons d’habitation se font régulièrement sentir surtout que ceux qui viennent habiter dans le site deviennent de plus en plus nombreux.
De façon globale, d’après des sources concordantes, adultes et enfants se retrouvent dans la rue pour mendier. C’est dans les endroits de forte concentration humaine tout au long de la route et dans des bistrots qu’on retrouve les mendiants qui, pour la plupart, proviennent de ces sites précités.
D’anciens rapatriés burundais
Une source administrative renseigne que les occupants de ces sites sont d’anciens rapatriés burundais rentrés dans leur mère patrie à partir de la Tanzanie, de la RD Congo et du Rwanda. Le gouvernement burundais, avec l’appui de ses partenaires, avait créé ces sites en 2000 pour leur trouver de l’abri.
A cette époque, comme l’indique la même source, les occupants de ces sites recevaient diverses assistances notamment en vivres. Les soins de santé étaient également assurés.
Par après, les bienfaiteurs et le ministère burundais ayant la solidarité nationale dans ses attributions se sont progressivement retirés.
Pour le moment, comme le souligne une autre source administrative, les habitants de ces sites sont laissés à eux-mêmes. C’est pour cette raison que ces habitants demandent aux humanitaires de leur venir en aide afin qu’ils puissent faire face à la misère dans laquelle ils se trouvent pour le moment.
L’administration et les représentants du ministère de tutelle locaux contactés reconnaissent les faits. Ils demandent tous aux partenaires techniques et financiers de venir au chevet de ces populations en situation de détresse.