A la veille des élections de 2025, on observe une difficile cohabitation entre les jeunes des différents partis politiques dans la province de Cibitoke. Les jeunes appartenant à l’opposition et ceux du CNDD-FDD se regardent en effet en chiens de faïence. D’aucuns craignent des affrontements violents. Des initiatives sont en cours pour apaiser les tensions.
A travers les six communes de cette province de l’Ouest du pays, la crainte des cas d’intolérance politique est palpable. Selon des sources concordantes, le terrain politique est verrouillé en faveur du parti au pouvoir. D’après les mêmes sources, il est le seul apte à avoir des autorisations pour tenir des meetings afin de rencontrer ses militants. Un droit refusé à tous les membres des partis de l’opposition, indique avec regret un membre du parti Sahwanya-Frodebu.
Ce responsable du parti fondé par feu président Melchior Ndadaye parle d’actes d’intolérance politique orchestrés notamment par les jeunes Imbonerakure du parti au pouvoir. Et pour preuve, ils ont déjà arraché leur drapeau dans la commune Mabayi au milieu du mois d’octobre 2024. Pour lui, les élections qui pointent à l’horizon inquiètent plus d’un au regard du comportement violent affiché par les jeunes du parti de l’Aigle.
Même son de cloche chez certains dirigeants d’autres partis de l’opposition comme l’Uprona non gouvernemental et l’ex CNL du député Agathon Rwasa. Selon les informations collectées auprès de l’ensemble de leurs représentants provinciaux et communaux, ces partis de l’opposition craignent la recrudescence de la violence à l’approche des élections de l’année prochaine. Selon leurs dires, les électeurs des partis de l’opposition sont victimes de menaces potentielles pour les amener à voter par force en faveur du parti au pouvoir.
Toutefois, ils parlent d’un engagement ferme pour faire échec au parti au pouvoir. « Nous allons envoyer des mandataires partout et dans tous les bureaux de vote pour suivre toutes les opérations de vote », rassure l’un d’eux sous un soleil de plomb.
Accusations non fondées
Du côté du parti au pouvoir, l’un des jeunes responsables du parti présidentiel balaie d’un revers de main toutes ces allégations. Il parle d’accusations non fondées et sans preuve avant d’inviter les membres de l’opposition de participer massivement au processus électoral. Il trouve plutôt que le climat politique est détendu. Il estime qu’on ne refuse à personne de mener ses activités politiques de la colline à la province en passant par la commune.
Se mettre plutôt ensemble
Du côté de l’administration provinciale, Anicet Saidi, chef de cabinet du gouverneur de Cibitoke, fait savoir que des séances de sensibilisation ont régulièrement été menées par des organisations comme Burundi Leadership Training Program (BLTP) et la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre (CNAP) afin de favoriser la cohabitation politique entre les jeunes des partis politiques. Cette autorité interpelle ces jeunes à plutôt se mettre ensemble pour mener des activités de développement communautaire et intégral et, partant, renforcer la cohésion sociale.
Devant cette situation de tension politique palpable, un spécialiste en monitoring conseille les partis de l’opposition et celui au pouvoir de mettre en avant la tolérance politique. Il est d’avis que la compétion politique doit être marquée par des élections libres, transparentes et inclusives.
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