Dans la province de Cibitoke, les salles de classe sont débordées au moment où le personnel enseignant manque de matériel pédagogique et didactique. Les parents qui ont des moyens financiers font inscrire leurs enfants dans des écoles privées. Les autorités éducatives tranquillisent mais sans convaincre.
La rentrée scolaire à la mi-septembre 2024 dans cette province de l’Ouest du Burundi a coïncidé avec plusieurs problèmes. Selon différentes sources recoupées et vérifiées, presque toutes les écoles publiques des six directions communales de l’enseignement enregistrent des effectifs élevés d’enfants.
Tel est le cas des écoles primaires Karurama I et II situées à moins de 2 km du bureau provincial, dans la commune Rugombo. Comme on a pu le constater, la classe de 1ère compte 160 apprenants pour un seul enseignant alors qu’une telle classe ne devrait pas dépasser 50 enfants.
4Il en est de même dans les autres classes où le ratio élèves-enseignants est en moyenne de 100 contre 1. Plus grave, à l’école fondamentale Bihahe, Cunyu dans la commune Buganda, les enfants suivent les cours étant assis au sol ou sur des pierres faute de bancs pupitres. La même situation se présente avec acuité dans les quatre autres directions communales de l’enseignement de Mugina, Bukinanyana, Murwi et Mabayi.
Du côté du corps enseignant, ce dernier manque du matériel pédagogique. Un enseignant de la 5e année de l’école primaire de Ngoma dans la commune Murwi, a fait savoir que leur établissement scolaire ne dispose pas de livres pour élèves et instituteurs. D’après une éducatrice rencontrée à la direction communale de Bukinanyana, les craies pour les écoles font défaut.
Ce qui accentue le problème du matériel didactique. Ce qui est très alarmant, indique sans ambages un directeur d’une école technique rencontré à la direction communale de l’enseignement de Mugina, les établissements secondaires techniques ne disposent pas de laboratoires pour les travaux pratiques. Il en est de même dans les écoles de métier de soudure, maçonnerie, couture et mécanique où les apprenants manquent de matériels adéquats.
Les parents sont obligés de s’endetter
Devant une telle situation, les parents ont perdu tout espoir. Ceux qui sont nantis financièrement se rabattent sur les écoles privées à la recherche d’une éducation de qualité.
Selon un fonctionnaire de l’Etat rencontré non loin du chef-lieu de la province, les parents sont dans l’obligation de s’endetter et de contracter des crédits pour assurer l’éducation de qualité de leurs enfants.
Les autorités reconnaissent les défis qui hantent l’éducation à Cibitoke. De l’avis de l’une des autorités dans le secteur de l’éducation, des améliorations sont régulièrement tentées pour équiper en bancs pupitres les salles de classe. Cette autorité semble également optimiste avec le prochain recrutement en vue de faire face au déficit du personnel enseignant.
Selon un expert, le secteur éducatif est miné par plusieurs défis. Il trouve que le gouvernement doit solliciter des appuis pour à la fois réhabiliter et construire d’autres écoles en vue de désengorger les salles de classe.
En outre, il faut disponibiliser au niveau des écoles le matériel didactique et pédagogique tout en assurant le bien-être des enseignants à travers l’augmentation de leurs salaires et en leur accordant des avantages comme les crédits-logements avec de faibles taux d’intérêt.
« Plus grave, à l’école fondamentale Bihahe, Cunyu dans la commune Buganda, les enfants suivent les cours étant assis au sol ou sur des pierres faute de bancs pupitres. La même situation se présente avec acuité dans les quatre autres directions communales de l’enseignement de Mugina, Bukinanyana, Murwi et Mabayi. »
On nous répète pourtant chaque jour que le Burundi sera un pays émergent dans 15 ans et développé en 35.
Paradoxalement, les autorités prévoient d’octroyer mensuellement aux retraités des pensions égales à leurs derniers salaires.
Il me semble que les autorités ont oublié la sagesse burundaise: « Izija guhona zihera mu ruhongore »