La persistance de la pénurie de l’or noir au Burundi engendre aujourd’hui la création d’un marché parallèle où les carburants se vendent dans les ménages. La province de Cibitoke n’en est pas épargnée. Les ménages ne sont pas du tout appropriés et d’aucuns craignent des incendies d’origine criminelle et ou accidentelle. L’administration de Cibitoke se refuse de tout commentaire.
Tout le long de la RN5 Bujumbura-Rugombo, des vendeurs ambulants de l’or noir sont visibles entre la localité de Nyamitanga jusqu’à la frontière de la Ruhwa avec le voisin du Nord, le Rwanda. « Des bidons d’essence de 20 l sont placés tout le long de la route et à l’intérieur des maisons. Dans ces dernières, les conditions de conservation ne sont pas optimales et les risques d’incendie ne sont pas à exclure », estime une source sécuritaire sous couvert d’anonymat.
Pour preuve, cette source souligne que des bidons d’essence sont conservés tout près des foyers de feu. Etant un produit inflammable, l’essence peut ainsi causer des dégâts humains et matériels. « Si rien n’est fait, les habitants sont exposés à un danger imminent où le feu provoqué par l’essence peut embraser tout l’entourage. Ce qui peut causer beaucoup de dégâts collatéraux », prévient-elle avec insistance.
Selon diverses sources concordantes, l’essence qui est obtenu de façon clandestine et pendant la nuit est également mal conservé. Et pour preuve, les trafiquants sont traqués par l’administration et la police. Ils sont alors obligés à la fois de courir, de transporter et de conserver les carburants dans de mauvaises conditions. En outre, les contenants ne sont pas appropriés et beaucoup de vendeurs ambulants prennent tous les risques pour échapper à la vigilance des membres des corps de défense et de sécurité placés souvent tout le long de la frontière avec le Rwanda.
Des devises
Bien que la majorité des transporteurs s’approvisionnent dans ce contexte de pénurie accrue des carburants au marché noir pour continuer à travailler, ce genre d’exercice n’est pas sans danger.
Il n’est pas en effet à exclure que les carburants vendus dans de telles conditions soient de mauvaise qualité. A ce sujet, d’après un spécialiste de l’environnement, ces carburants polluent non seulement l’environnement mais aussi, ils peuvent causer des incendies de véhicules tout en endommageant le moteur.
Face à cette situation, tout en reconnaissant les dangers qui peuvent provenir de ce genre de trafic non contrôlé, l’administration territoriale locale semble être dépassée par les évènements. L’une des autorités locales contactée conseille les transporteurs et les vendeurs de veiller à la bonne conservation des carburants et à la qualité de ces derniers.
Entre temps, le commerce de l’or noir de part et d’autre de la Rusizi (Burundi-RD Congo devient pour le moment une affaire qui rapporte beaucoup d’argent. Certains commerçants clandestins des carburants demandent au gouvernement de chercher des devises pour approvisionner suffisamment le pays en carburants.
A défaut de cela, les trafiquants clandestins exhortent le gouvernement à officialiser ce genre de commerce transfrontalier dans ce contexte de manque des carburants.