Lundi 31 mars 2025

Société

Région Ouest/Cibitoke : Agriculteurs et éleveurs à couteaux tirés

28/03/2025 0
Région Ouest/Cibitoke : Agriculteurs et éleveurs à couteaux tirés
Des vaches quittent leurs étables pour aller ravager des champs agricoles

Les espaces cultivables se réduisent de plus en plus à Cibitoke. Ce qui engendre des conflits entre les deux catégories. Les défenseurs des droits de l’Homme appellent à l’apaisement. L’administration promet une réponse immédiate.

Le phénomène prend une grande ampleur au niveau des communes situées dans la plaine de l’Imbo notamment Buganda et Rugombo. Là-bas, les vaches errent partout à la recherche des pâturages qui manquent cruellement. Ils ont en effet été remplacés par des champs de cultures. Ce qui constitue une pomme de discorde entre agriculteurs et élévateurs.

D’après un octogénaire rencontré au chef-lieu de la commune Rugombo, les éleveurs, à la recherche des pâtures, n’hésitent pas à faire brouter leurs troupeaux dans les champs de maïs et d’autres cultures. Selon ses dires, les vaches détruisent les cultures au vu et au su des bergers.

Même son de cloche pour un cotonculteur de la colline Mbaza-Miduha de la même commune. Il souligne que plusieurs hectares de coton ont été endommagés par des vaches appartenant aux dignitaires militaires et politiques proches du parti au pouvoir.

Une situation inacceptable, indique un agriculteur rencontré non loin du bureau communal de Buganda. « Très récemment, sur la colline Kaburantwa, un champ de manioc a été délibérément et méchamment détruit par les troupeaux de vaches pourtant gardés par les bergers », s’exprime-t-il avec colère. Il ajoute que le secteur agricole, très exigeant en termes d’investissements, est menacé.

« Sans espoir d’avoir des récoltes proportionnelles aux efforts fournis, nous travaillons grandement à perte. Nous ne sommes plus solvables auprès des institutions financières auxquelles nous nous sommes adressés pour décrocher des crédits » regrette-t-il amèrement.

Dans l’ensemble, ces agriculteurs exhortent les instances habilitées d’appliquer des sanctions aux propriétaires des vaches qui font brouter délibérément leurs animaux dans les champs de cultures. La mesure de stabulation doit être appliquée avec rigueur sans distinction aucune.

Face à ces accusations, les éleveurs s’en lavent les mains. L’un d’entre eux souligne que leurs vaches sont nourries dans les étables et sont défendues de sortir à l’extérieur. Il ne nie pas toutefois que quelques cas de vaches vagabondent à la recherche des pâtures et qu’elles peuvent endommager les cultures. Partant, il trouve que la responsabilité est individuelle.

Des inquiétudes

Devant une telle situation, d’aucuns ne cachent pas leurs inquiétudes. Tel est le cas chez les défenseurs des droits de l’Homme qui rappellent les mauvais jours où agriculteurs et éleveurs se rentraient dedans. Ce qui occasionnait des blessés.

Des dégâts étaient également enregistrés du côté des vaches. Ces dernières étaient souvent grièvement blessées à l’aide des machettes et même tuées par les agriculteurs en colère.

En revanche, des champs de cultures étaient incendiés par les éleveurs ou tout simplement délibérément ravagés par les vaches. Ces défenseurs des droits de l’Homme exhortent à la fois les agriculteurs et les éleveurs à trouver un terrain d’entente via un dialogue franc et sincère.

Ils interpellent enfin les organes de régulation, en l’occurrence la justice et l’administration, à suivre ces cas de conflits pour éviter des dégâts matériels et même humains.

Du côté de l’administration, celle-ci promet des séances de pacification et de sensibilisation. D’après une autorité rencontrée localement et qui s’est exprimée sous anonymat, les droits des agriculteurs et des éleveurs doivent être tous préservés.

Toutefois, elle interpelle tout un chacun à signaler, le cas échéant, les cas de dérapage où les vaches ravagent délibérément les champs de cultures. Enfin, insiste-t-elle, des sanctions sévères seront appliquées aux récalcitrants conformément à la loi.

Charte des utilisateurs des forums d'Iwacu

Merci de prendre connaissances de nos règles d'usage avant de publier un commentaire.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes, antisémites, diffamatoires ou injurieux, appelant à des divisions ethniques ou régionalistes, divulguant des informations relatives à la vie privée d’une personne, utilisant des œuvres protégées par les droits d’auteur (textes, photos, vidéos…) sans mentionner la source.

Iwacu se réserve le droit de supprimer tout commentaire susceptible de contrevenir à la présente charte, ainsi que tout commentaire hors-sujet, répété plusieurs fois, promotionnel ou grossier. Par ailleurs, tout commentaire écrit en lettres capitales sera supprimé d’office.

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Incompréhensions

La récente intervention médiatique du Président de la République du Burundi, Evariste Ndayishimiye, sur la BBC a suscité une vague de perplexité et d’incompréhension parmi de nombreux observateurs et analystes. La plupart d’entre eux avouent être déconcertés par ses propos, (…)

Online Users

Total 1 428 users online