L’eau potable manque dans plusieurs endroits des collines de la commune Gihanga. Le risque des maladies liées à des mains sales est élevé, car les habitants font recours à l’eau de la rivière Rusizi. L’administration confirme ces informations et fait savoir que cette situation est liée au tarissement des sources d’eau.
De longues files d’attente des gens devant quelques robinets publics encore fonctionnels s’observent sur les collines Kagwema, Gihungwe et Kagunga de la commune Gihanga, province de Bubanza.
Dans ces endroits, l’eau ne coule plus dans la plupart des fontaines publiques récemment aménagées. Très remonté, un octogénaire rencontré sur la colline Kagwema indique que les habitants de ces endroits semblent être oubliés et ne disposent pas d’eau potable depuis plus 10 ans.
Selon ses dires, la population fait usage de l’eau très sale de la Rusizi. D’après lui, ces endroits sont des foyers privilégiés du choléra et de la dysenterie bacillaire devenus endémiques et qui emportent régulièrement des vies humaines. « Les conséquences de ce déficit de l’eau potable sont à l’origine des maladies intestinales chez les enfants surtout de moins de 5 ans ».
Un autre habitant de la colline Gihungwe dit que pour faire face à ce manque criant d’eau potable, la population est obligée de se rabattre à l’eau souterraine dont la qualité laisse à désirer.
Même son de cloche pour un autre habitant de Kagunga qui admet que l’eau manque cruellement sur leur colline, « c’est la grâce divine qui protège les habitants de cette localité. » Il demande aux instances habilitées d’agir urgemment pour secourir ces populations en détresse.
La population appelée au respect des règles d’hygiène
L’un des administratifs contactés localement affirme que les voyageurs ont peur de fréquenter ces endroits sans eau potable. « Si on disposait en permanence de l’eau potable, on aurait la chance d’augmenter l’afflux des touristes dans notre commune qui dispose de nombreux sites touristiques et historiques », insiste un guide touristique agissant pour le compte de la réserve naturelle de la Rukoko.
Un ingénieur en énergie hydraulique contacté sur place fait savoir que cette région de l’Imbo est marquée par une faible pluviométrie, d’où la carence d’eau surtout à travers cette commune.
L’administrateur communal de Gihanga confirme cet état de déficit d’eau potable dans ces milieux. Léopold Ndayisaba ajoute que les sources d’eau qui approvisionnent sa commune sont situées loin dans les communes Musigati et Bubanza situées dans la réserve naturelle de la Kibira et la plupart d’entre elles ne sont pas bien aménagées.
M. Ndayisaba a fait savoir que, dans certains cas, des conduites d’eau sont torpillées et endommagées par des malfaiteurs. « Dans ce cas, les tuyaux troués n’arrivent pas à fournir d’eau en quantité suffisante aux habitants nécessiteux ». Cette autorité demande la contribution de la population en vue de protéger les infrastructures hydrauliques et d’observer constamment les règles d’hygiène pour éviter les maladies liées aux mains sales.