Jusque-là épargnée, la commune Bururi a été le théâtre, le 29 juin dernier, des combats entre une «bande de criminels» et les forces de l’ordre. Pendant ce temps, les communes Ndava et Rusaka (Mwaro) sont en proie à une montée de violence.
«Les affrontements ont duré plus d’une heure. Nous avons eu très peur», confient les habitants de la colline Mubuga, zone Gasanda en commune et province Bururi où se sont déroulés ces combats. D’après ces habitants, il s’agissait d’un groupe de onze hommes qui se déplaçait de la commune Songa vers Bururi. «La population a alerté les forces de l’ordre alors que ces hommes allaient traverser la rivière Jiji.»
Christian Nkurunziza, gouverneur de la province Bururi, affirme que des policiers ont encerclé la colline Mubuga en collaboration avec la population. «Ces hommes armés se sont cachés dans des plantes fourragères au bord de la rivière Jiji. Ils ont par la suite ouvert le feu pour, peut-être, s’ouvrir, un chemin vers la Kibira.»
Dans la foulée de ces affrontements, le porte-parole de la police, Pierre Nkurikiye, dresse un bilan de deux morts et quatre personnes arrêtées parmi les assaillants. Du côté de la police, un policier a été blessé et cinq fusils de type Kalachnikov et des effets saisis.
«Des rebelles, tu plaisantes!»
Pour ceux qui disent que ce sont des groupes rebelles qui pullulent à Bururi, le gouverneur de cette province n’y croit pas. «Des rebelles qui ont peur d’affronter les militaires? Ce sont de simples bandits. Ceux de Mubuga cherchaient à rejoindre la Kibira pour en faire leur base arrière après des vols dans les ménages environnants.»
Dans ces combats, un civil a été blessé. «Ce jeune blessé fait partie des Imbonerakure. Il était avec les forces de l’ordre lors des combats », raconte S.B., un habitant de la colline Mubuga. D’autres sources à Mubuga confirment que des jeunes du parti au pouvoir aidaient la police dans cette traque des assaillants. «Ce sont des mensonges. Les gens aiment beaucoup charger les Imbonerakure », réplique le gouverneur de la province Bururi. Ce dernier indique que l’administration avait mobilisé toute la population. «Moi-même, j’étais présent sur cette colline. Nous avions encerclé toute la colline pour qu’ils ne puissent pas s’échapper.» Concernant le civil blessé, M. Nkurunziza souligne qu’il a été blessé alors qu’il cherchait ces assaillants dans les herbes. «Il leur est tombé dessus et ils lui ont tiré dessus.»
Les capturés devant la justice
Selon des sources à Bururi, l’un des assaillants tué est originaire de la province Mwaro tandis que l’autre victime est native de la commune urbaine de Gihosha en mairie de Bujumbura. Les quatre hommes arrêtés sont, quant à eux, ressortissants des provinces Bururi, Gitega et Makamba. Deux sont des démobilisés ex-FAB (Forces Armées Burundaises), les deux autres sont des ex-PMPA (Partis et Mouvements Politiques Armés).
Selon le procureur de la République à Bururi, Richard Nduwayo, les instructions sont déjà terminées. Les quatre hommes sont poursuivis pour « participation aux bandes armées » dans le but de perturber la sécurité du pays. «Ils vont se présenter devant le juge, ce jeudi 7 juillet. Pour le moment, ils sont détenus dans la prison de Bururi contrairement aux informations qui disaient qu’ils sont dans les cachots du Service national des renseignements.»
Mwaro
Trois assassinats en un mois
Après l’assassinat de deux enseignants en commune Ndava, plusieurs personnes ont été arrêtées. L’administration tranquillise et parle d’enquêtes.
Les faits se sont produits, le 25 juin vers minuit, sur la sous-colline Kavumu frontalière de la colline Bugera. « J’ai entendu des coups de feu qui n’ont duré que quelques minutes, mais je n’ai pas osé sortir pour voir », confie P.R., habitant de Bugera.
Ce n’est que le lendemain, indique-t-il, qu’il découvre l’horreur : les corps sans vie de Venant Hakizimana et Melchior Ntakirutimana, tous enseignants à l’école fondamentale de Bugera, gisent le long de la route non loin de son domicile. « L’un se trouvait en pleine route, l’autre dans un boisement. Ils avaient reçu tous les deux une balle en pleine oreille.»
Contactés, les proches des victimes confient sous anonymat que les malfaiteurs ont volé les téléphones portables et l’argent que Melchior Ntakarutimana et Venant Hakizimana avaient sur eux avant de se volatiliser dans la nature.
Après constat, la population parle, dans un premier temps, d’un assassinat à caractère politique en affirmant que les victimes sont toutes membres du parti au pouvoir et qu’elles ont été tuées pendant qu’elles revenaient du chef-lieu de la province Mwaro.
Toutefois, un cousin de M. Ntakirutimana indique qu’il est difficile d’affirmer que ce dernier était un militant du Cndd-Fdd car il ne participait à aucune des réunions du parti de l’Aigle.
« Des arrestations et des disparitions »
Au lendemain de ce double assassinat, plusieurs personnes sont arrêtées par des policiers simplement parce qu’elles sont membres des partis de l’opposition, confient les habitants de Ndava. Certains sont gardés au cachot de Ndava alors que d’autres sont amenés au cachot de Gihinga au chef-lieu de la province Mwaro. Tous sont accusés du double assassinat.
Dans le même temps, d’autres sont amenés, après avoir été battus, vers une destination inconnue. C’est le cas, affirment nos sources, d’un certain Roger Hatungimana de la colline Bugera et Vianney, tous les deux membres du parti MSD. « Ils ont été tabassés par un certain Gilbert, membre de la ligue des Jeunes Imbonerakure, accompagné par des policiers, avant d’être embarqués dans un véhicule de la police. » Leurs proches craignent qu’ils n’aient été tués car ils n’ont pas été retrouvés depuis cette date ni au cachot de Ndava ni à Gihinga.
Interrogé, Aaron Nshimirimana, conseiller technique de l’administrateur communal de Ndava, nie ces faits et parle de pur mensonge : « Personne n’a été battu. » Toutefois, il reconnaît cinq personnes arrêtées pour raison d’enquêtes : « Après interrogatoire, deux ont été conduites ce 4 juillet à la prison centrale de Muramvya et les trois autres ont été libérées. » A la question de savoir si des mobiles politiques ont poussé à l’arrestation d’opposants politiques, M. Nshimirimana assure qu’il y a des militants du Cndd-fdd parmi les individus arrêtés. Et de conclure : « Il n’y a aucun doute que cette bande armée collabore avec celle de Bururi. Un de ceux qui ont été arrêtés à Mugamba, lors du dernier affrontement entre sa bande armée et la police, a révélé qu’un groupe établi ici à Ndava collabore eux.»
Un mort dans la commune Rusaka
Dans la soirée du 26 juin dernier, la commune Rusaka de la province Mwaro a essuyé plusieurs attaques d’un groupe d’hommes armés sur les collines Bunyange et Bugorora. Un commerçant du nom d’Alexis Manirambona a été abattu sur la colline Bunyange. « La victime a été tuée dans sa boutique », raconte un habitant de cette colline. Des témoins indiquent que cinq autres personnes ont été blessées lors des attaques armées, dont un jeune homme du nom de Léonard Irambona et une femme nommée Florence Nimbona. Au cours de ces attaques, des sommes d’argent et plusieurs téléphones volés, selon les autorités locales. Selon Pierre Nkurikiye, cinq présumés assassins du commerçant ont été arrêtés à Jenda et leurs Kalachnikov saisies.
Il n’ya pas de rebelles au Burundi. Une rebellion qui n’est pas soutenue par la majorite des Burundais n’est pas possible mais des terroristes envoyes par des politiciens sans assise politique (CNARED) qui sont finances par le colonisateur Belge soutenu par Kagame dans le cadre de la destabilisation et du pillage des ressources naturelles dans la sous region.