Ce vendredi 9 décembre, la Benevolencjia a initié un atelier d’échange sur l’apprentissage de l’histoire et des valeurs culturelles propres à la région des Grands Lacs. Dans le même temps, un atelier de ce type se déroulait à Kigali, à Goma et à Bukavu.
D’après le professeur en histoire, Emile Mworoha, la région des Grands Lacs partagent de nombreuses valeurs positives : les Banyarwanda et les Barundi qui partagent une même langue, invention de l’Etat monarchique (On parlait de mwami au Burundi, au Rwanda et au Bushi), une religion commune avec le culte de procession (Au Burundi, il y avait Kiranga, au Rwanda et au Bushi il y avait Ryangombe, le port d’écorces d’arbres pour les Congolais, les Rwandais et les Burundais avant la venue des européens, la fête de l’Umuganuro au Burundi (fête des semailles), l’Umuganura au Rwanda, l’Umubandamundu au Bushi, le culte du tambour avec la Karyenda au Burundi, Karinga au Rwanda, Barendera au Bushi.
Comme symbole d’une histoire faussée, Emile Mworoha a évoqué l’idéologie du mythe hamitique. « Cette histoire est erronée car la monarchie intégrait autant les clans hutu et tutsi ». Un constat que fait également Saleh Jaffah, conseiller au ministère de l’Education nationale et de la Recherche scientifique qui considère que cette idéologie est la source des hécatombes qui ont endeuillé la Région des Grands lacs. « Il faut ôter des consciences collectives le mythe d’une race supérieure qui veut s’approprier la direction politique de toute la sous-région ».
En termes de recommandations, ce haut cadre ministériel a parlé de l’instauration d’une harmonisation des programmes scolaires. Il a notamment cité le cas des élèves rapatriés ayant terminé la 9e année qui se voit obligé de retourner à l’école primaire une fois au Burundi.
Saleh Jaffah a aussi exprimé le souhait de la création d’un centre universitaire sous régional qui permettra le partage d’une histoire et de valeurs communes.
De son côté, l’historien Emile Mworoha a fait savoir que les historiens des pays des grands lacs se connaissent déjà pour la plupart et a recommandé la mise en place d’un réseau d’historiens de la sous-région pour des publications conjointes sur l’histoire de la Région des Grands Lacs.
Les médias présents se sont, de leur part, engagés à travailler conjointement pour la promotion des valeurs culturelles positives en évitant de revenir constamment sur les faits négatifs (guerre, rébellions, …).
Quant aux artistes, ils ont demandé des moyens pour la création d’œuvres artistiques communes en faveur de la paix.
Enfin, les représentants de la jeunesse estudiantine se sont engagés à casser les préjugés et les stéréotypes entre les communautés et à servir de véhicule des valeurs positives auprès des jeunes qui ne sont pas passés par les bancs de l’école.
Un groupe de 5 jeunes gens de moins de 35 ans (2 rwandais, 1 burundais, 1 munyamulenge, 1 hima ougandais) est en train d’utiliser la méthode scientifique basée sur l’ADN (acide désoxyribonucléique) pour savoir l’origine des nilotiques/aborozi bo mu biyaga bikuru.
https://www.youtube.com/watch?v=cZ85jdghwYU
Monsieur Mworoha est un homme doté d’une qualité plutôt rare de nos jours: le courage (intellectuel à tout le moins). L’artisan zélé d’une politique qu’il a »implémenté » dans son pays, politique à laquelle il a apporté une caution intellectuelle avec ses anciens maîtres à penser français du CNRS (centre national de recherche scientifique) comme Jean-Pierre Chrétien, Gabriel Lejeune et bien d’autres, une politique dont il a assuré intellectuellement et politiquement le service après vente, et dont on voit encore de nos jours des retours de flamme dans l’est de la RDC, voir l’intéressé nous affirmer la main sur le coeur qu’il est prêt à être aux premières loges dans un processus de »déhamitisation » et de lutte contre l’effet Pygmalion qu’il a laissé jusqu’à ce jour dans la conscience de certains dans la région des Grands Lacs est absolument édifiant.
En lisant entre les lignes votre commentaire, le suprématisme chez vous est à peine voilé. Alors que c’est celui-ci qui mine les Grands Lacs africains depuis plus d’un demi siècle.
Que voulez vous dire quand vous parlez de « déhamitisation ».Ce concept n’est pas du professur Mworoha
@Kira
Pourriez-vous nous expliquer brièvement cette « politique à laquelle il a apporté une caution intellectuelle avec ses anciens maîtres à penser français du CNRS (centre national de recherche scientifique) comme Jean-Pierre Chrétien, Gabriel Lejeune et bien d’autres… »?
Merci d’avance.