Dans plusieurs endroits de la ville de Gitega, les usagers de la route sont confrontés à une triste réalité. L’absence ou l’insuffisance de signalisation routière pénalise parfois les piétons et les cyclistes. Ils sont souvent victimes des automobilistes qui roulent à tombeau ouvert et prennent la fuite après leur forfait.
Sur la plupart des routes de Gitega, personne n’est à l’abri des accidents. Que ce soit au niveau du sens unique, du passage à droite ou sur une ligne continue, on doit rester sur ses gardes. Une voiture ou une moto peut surgir de nulle part et provoquer l’irréparable.
Il ne se passe aucune journée sans qu’un automobiliste, un motard distrait ou sans connaissance du code de la route provoque un accident. Selon beaucoup, la plupart des automobilistes n’ont pas des connaissances requises pour conduire. Pour la majorité de la population de la ville de Gitega, les principales causes des accidents sont la vitesse excessive ; le non-respect du code de la route ; les comportements imprudents de certains usagers et l’usage croissant des deux roues. Ces facteurs, trop souvent négligés, sont responsables de tragédies chaque année.
« Ici, l’utilisation des motos est en forte augmentation, en raison de leur coût accessible et de leur faible consommation de carburant », a expliqué Albert Miburo, un homme d’une trentaine d’année qui a failli perdre ses deux jambes dans un accident entre deux motards. Il exhorte les conducteurs à rouler à une vitesse normale afin de sauver des vies humaines.
Concernant les motards, inutile de préciser que la majorité se comporte comme des piétons. Ils passent où ils veulent, dépassent quand ils le souhaitent et s’arrêtent sans se soucier de celui qui est derrière. Dans cette anarchie, les motos-taxis se fraient un chemin n’importe où et souvent au mépris des règles de sécurité.
« Ici, chacun roule à sa manière. On apprend à survivre sur la route », confie le prénommé Jean-Paul, un conducteur de moto-taxi. Selon lui, cette improvisation quotidienne a malheureusement des conséquences dramatiques. Il indique que chacun doit maximiser ses chances pour ne pas être écrasé. Sinon, le sens de priorité routière n’existe pas.
« Un accident entre une voiture et une moto ou un vélo, c’est toujours le motard qui est pointé du doigt et c’est lui qui ramasse les pots cassés », a-t-il ajouté.
Des propositions de solutions contradictoires
Devant ce chaos routier, les avis divergent sur les solutions à adopter. Certains plaident pour une vaste campagne de sensibilisation afin d’éduquer les usagers sur le code de la route.
« Il faut d’abord apprendre aux gens comment conduire correctement et respecter les règles », estime Ernest Ndikumana, enseignant et père de famille. D’autres, en revanche, jugent prioritaires l’installation de signalisations routières et le renforcement des contrôles. Et, malheureusement, comme on l’a constaté, la majorité des accidents se produisent sur des routes secondaires où chacun interprète le règlement comme il l’entend.
« Tant qu’il n’y aura pas de panneaux et de feux de signalisation, la situation ne changera pas. Il faut que les chauffards soient sévèrement punis jusqu’au retrait du permis de conduire », propose David Niyonizigiye, un commerçant du centre-ville de Gitega. Selon lui, rouler moins vite, c’est sauver plus de vies. « La gestion de la vitesse s’impose à nos chauffeurs ».
Et pour les autres, « priorité n’est pas sécurité ». Chacun doit se mettre en tête qu’il n’utilise pas à lui seul la route.
« Certains affirment que la signalisation n’est pas visible partout mais ça c’est un faux alibi car même avec des panneaux, il faut utiliser le bon sens », pointe Bénigne Irankunda qui déplore la mauvaise manière de fuir chez beaucoup de motards et automobilistes après avoir provoqué un accident. Elle fait savoir que, chaque jour, des cas de collisions impliquant des véhicules motorisés et des piétons sont souvent signalés.
« J’ai perdu mon cousin il y a trois mois dans un accident survenu devant son domicile. Le motard a pris fuite et personne ne l’a reconnu. Sa moto n’avait pas de plaque d’immatriculation et c’était difficile de l’appréhender ! »
Selon un agent de police sous anonymat, beaucoup de conducteurs ne possèdent même pas de permis de conduire. Ils prennent le volant sans formation et mettent en danger toute la population. Face à cette situation, la nécessité de mesures concrètes se fait de plus en plus pressante.
Il estime que pour réduire les risques et assurer une meilleure fluidité, plusieurs solutions s’imposent notamment l’installation des signalisations. Mettre en place des panneaux clairs et des feux tricolores permettrait de structurer le trafic. Des campagnes d’information pourraient aider à inculquer les bases sur le code de la route aux automobilistes et aux piétons.
« Dans beaucoup de cas, seuls les accidents qui se produisent sur les axes principaux sont répertoriés mais tu ne pourras pas appeler un OPJ faire un constat d’accident dans le quartier. Malheureusement, c’est souvent dans ce genre de délits où la victime ne peut pas être indemnisée », a-t-il commenté.
Et d’ajouter que « les sociétés d’assurance ne s’occupent que des dossiers transmis par le parquet. Dans le cas où il n’y a pas de déclarations, les victimes sont laissées pour compte. Là où le bât blesse, on remarque que la plupart des conducteurs qui prennent la fuite n’ont ni le permis de conduire ni la carte d’assurance de leurs véhicules ».
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