Dans une semaine seulement, un kilo de viande de bœuf sans os qui était à 15 000 FBu est aujourd’hui à 20 000 FBu. Une augmentation donc de 5 000 FBu. Celui de la viande avec os qui coûtait auparavant 12 000 FBu arrive à 15 000 FBu. Les bouchers soulignent que les vaches sont trop chères et qu’ils ne veulent pas vendre à perte tandis que les consommateurs observent sans rien changer du tout.
Le prix de la viande de vache est revu à la hausse depuis plus d’une semaine dans la ville de Gitega. Au marché et dans les boucheries des quartiers, 1 kg de viande sans os est en effet passé de 15 000 à 20 000 FBu au grand dam des consommateurs.
Pour beaucoup, les bouchers fixent le prix comme ils l’entendent et ils sont imperméables aux mécontentements des uns et des autres.
Ils soulignent en outre que même quand l’administration les avait obligés de vendre le kilo à 15 000 FBu, ils n’ont jamais pas obtempéré arguant que les éleveurs fixent le prix d’achat suivant la loi de l’offre et de la demande.
Les éleveurs indiquent que le phénomène de hausse des prix est national et qu’ils n’ont rien fait de spécial sauf qu’ils se sont ajustés à la situation actuelle du marché. Dans les marchés et boucheries, vendeurs et acheteurs se plaignent de cette hausse des prix. Pour le consommateur moyen, il devient de plus en plus difficile de ronger un os.
Certains vont même jusqu’à accuser les commerçants de bovins de vouloir gagner plus au détriment de la grande partie de la population. C’est le cas du prénommé Norbert qui pense que les bouchers font un bloc commun pour gagner beaucoup de profits alors que les gens sont sans moyens suffisants.
« On dirait que tous les commerçants veulent profiter de la situation. Vous allez voir. Même les prix des autres denrées vont monter », souligne-t-il. Il déplore aussi le fait que la question de la cherté des produits alimentaires n’est pas une première à Gitega et que, malheureusement, on ne voit pas de solutions qui pointent à l’horizon pour juguler le phénomène.
« Si tu fais le tour des boucheries, tu vas constater qu’il existe une carence de la viande. Les clients n’achètent pas non plus », témoigne le prénommé Evariste rencontré dans sa boucherie au quartier Magarama. Le nommé Bukuru qui tient aussi une boucherie à quelques mètres de là regrette qu’il peine à écouler ses quantités de viande. Il indique qu’il s’approvisionnait souvent auprès des éleveurs qui viennent des provinces de Ruyigi et Cankuzo mais qu’actuellement on en trouve plus. Et si on en trouve, c’est trop cher.
« Beaucoup de gens ne le savent peut-être pas mais les bêtes domestiques coûtent très chers aujourd’hui. C’est la première fois qu’un taureau se négocie à trois millions de nos francs », précise-t-il. Il souligne qu’il ne faudra pas s’étonner si demain ils vendaient le kilo à 30 000 FBu. Il ajoute que beaucoup d’entre eux auraient déjà pensé à jeter l’éponge pour changer de métier.
« Nous peinons maintenant à écouler la viande dans nos boucheries. C’est cher et les clients s’en méfient », se désole-t-il.
« J’ai été ce lundi au marché de bétail de Rutegama. J’ai constaté une petite quantité de têtes de bétail. C’est ce qui fait qu’il y ait une flambée des prix de la viande sur le marché local », a fait savoir le prénommé Claver.
Les restaurants et les bars peinent aussi à vendre
A la suite de cette hausse brutale du prix de la viande au marché, les restaurateurs commencent à exclure la viande dans leurs menus. Ceux qui résistent encore doivent trouver et fournir des explications convaincantes à leurs clients pour que ces derniers puissent payer une boule de pâte de manioc et un tout petit morceau de viande à 5 000 FBu. En plus d’être cher, le morceau qu’on sert est plus petit qu’un appât qu’on met sur les pièges à souris.
Comme conséquence directe, les restaurateurs n’écoulent plus comme d’habitude la pâte de manioc, un repas qui est incontournable dans l’alimentation des personnes ordinaires des quartiers populaires.
« Si je ne sers pas la pâte, c’est comme si je n’ai rien à vendre ici. La viande est le menu principal dans notre cuisine et elle est au centre de toutes les commandes », se lamente la prénommée Ashura du quartier Nyamugari. D’après cette dame avec 15 ans dans le métier, tout semble marcher au ralentit. Les commandes qui incluent la viande ont chuté drastiquement. Et partant, le riz et les autres aliments connaissent des méventes.
« Comment on peut prétendre servir le riz sans même quelques traces d’une sauce de viande au-dessus ? Entretemps si tu commences à facturer la sauce aux clients, ils ne reviennent pas la fois suivante. Malheureusement, c’est notre travail quotidien », ajoute le prénommé Abdallah.
Même son de cloche chez les cabaretiers. Le prix d’une brochette simple de viande de bœuf est passé de 2 500 à 3 500 FBu. Ce qui décourage plus d’un à faire appel au « vétérinaire ».
« Quand le côté cuisine est mauvais, c’est tout l’établissement qui tousse. La brochette de viande est un élément principal dans la vente des boissons », explique le prénommé Gérard propriétaire du bar qui se trouve à la 1ère avenue de Nyamugari appelé communément CPGL. Bien plus, les chèvres, les porcs, les poules, les lapins jusqu’aux cobayes, tous deviennent très chers. Ce qui risque de remorquer les prix des autres produits alimentaires.