Fondé pour accueillir les enfants handicapés, l’Institut médico-pédagogique de Mutwenzi ne vit que grâce aux bienfaiteurs non toujours ponctuels. De plus, le personnel qualifié fait défaut.
Depuis sa fondation, il accueillait les enfants handicapés issus des familles modestes. Aujourd’hui, ce centre résiste tant bien que mal malgré l’afflux des enfants qui viennent de toute part. Dans la plupart des cas, les familles qui amènent leurs enfants cherchent un réconfort en les plaçant dans les bras des experts qui comprennent mieux leur handicap.
Créé le 2 février 1983 par la congrégation des Frères de Notre Dame de la Miséricorde, plusieurs bâtiments sont vétustes, d’autres sont construits ou rénovés grâce aux aides des âmes charitables. Après le départ de Handicap International, la direction se dit inquiète et en appelle aux âmes charitables. L’institut héberge 150 enfants ayant des handicaps variés. Le centre reçoit les enfants à partir de l’âge de 7 mois.
Les plus petits doivent être accompagnés par leurs parents ou des nourrices par manque du personnel qualifié et vivent avec eux toute l’année dans ce centre.
Aujourd’hui, ces frères de la miséricorde affirment qu’ils ne manquent pas de nourriture mais les salles pour les soins médicaux avec différents services comme la réadaptation, la kiné-réadaptation, l’ergothérapie par adaptation, l’orthophonie, la psychomotricité fine ou globale ainsi que les équipements spéciaux pour tous ces enfants.
D’après Frère Jean de Dieu Ngiye, le centre est confronté aux défis énormes. Les chaises roulantes, les béquilles et les équipements pédagogiques ainsi que les véhicules pour déplacer ceux qui étudient en dehors de l’Institut. Il assure que le retrait de Handicap International a eu un impact énorme sur le fonctionnement du centre. La suspension de l’aide en vivres par le PAM a empiré la situation.
Son aide qui était évaluée à 40% des besoins en nourriture n’a jamais été compensée malgré les efforts des bienfaiteurs. Désormais, le centre n’est plus en mesure de satisfaire la demande énorme. « Beaucoup d’enfants sont amenés de partout, les uns sont suivis par leurs parents et contribuent à leur survie mais d’autres sont amenés par des inconnus et ne reviennent plus une fois les enfants accueillis ».
Un léger mieux
Animés par le désir de satisfaire tout le monde surtout les plus nécessiteux, ces Frères de Notre Dame de la Miséricorde de la charité affirment ne pas vouloir toujours se plaindre sur leur situation. Ils font savoir que la situation pourra s’améliorer. Néanmoins, ils déplorent le manque d’infrastructures scolaires suffisantes. Ils demandent aux bienfaiteurs de leur octroyer des matériels pédagogiques adaptés aux handicapés, des enseignants qualifiés pour l’école primaire.
La construction d’une école plus près de ce centre serait un atout pour ces enfants vivant avec un handicap particulier. Depuis que les medias ont commencé à parler de ces enfants comme les oubliés du pays, les consciences commencent à s’éveiller. Les privés comme les associations viennent parfois rendre visite à ces enfants en apportant des paquets de nourriture, de vêtements, quelques matériels, etc.
« Personne ne peut rester insensible devant le problème de ces enfants. Ils méritent une affection et une éducation comme tous nos enfants car personne n’est à l’abri d’un handicap tant qu’il est toujours vivant », souligne Barthelemy Ntakarutimana, président d’un club de gym de Gitega. Pour lui, il ne faut pas attendre que des organismes internationaux viennent en aide aux Burundais alors que chacun peut faire de son mieux. Les autres comme les rotariens ont initié des solutions intermédiaires pour subvenir aux besoins du centre.