Dimanche 22 décembre 2024

Économie

Région Centre/Gitega-Rareté des billets de 100 FBu : un casse-tête pour le petit commerce

05/08/2024 Commentaires fermés sur Région Centre/Gitega-Rareté des billets de 100 FBu : un casse-tête pour le petit commerce
Région Centre/Gitega-Rareté des billets de 100 FBu : un casse-tête pour le petit commerce
Demander chaque fois au client s’il a le montant qui correspond exactement à la marchandise gène le commerce

Au chef-lieu de la province de Gitega et dans ses environs, les petits billets notamment de 100 FBu deviennent de plus en plus rares. Ceux qui restent dans la circulation sont vieux. Selon certains acheteurs, les commerçants en profitent pour vendre beaucoup puisque les consommateurs achètent ce qu’ils n’avaient pas prévu.

Gitega, la capitale politique du Burundi, fait face à un problème bien réel de la rareté des billets de 100 FBu. Cette situation, exacerbée par l’état délabré des billets encore en circulation, pose de nombreux défis pour le petit commerce.

Dans les boutiques et au marché, les billets de 100 FBu sont quasi introuvables. Ceux qui restent sont usés comme des chiffons alors qu’ils sont utilisés couramment dans les petites transactions. Les commerçants de Gitega sont ainsi confrontés à des difficultés quotidiennes lorsqu’ils doivent notamment remettre de l’argent à leurs clients. Dans la plupart des cas, ils ne sont pas acceptés par les commerçants ou les acheteurs.

Comme remède, les vendeurs proposent d’acheter une marchandise qui ne nécessite pas d’échanges surtout les billets de 100 FBu. Pour le moment, beaucoup s’interrogent sur où sont passés les billets de 100 FBu. Certains commencent même à se demander si réellement ces billets ne vont pas complètement disparaitre de la circulation.

« J’avais deux billets de 100 FBu très usés mais personne ne veut les prendre comme si c’est moi le fautif. Encore que ce sont ces commerçants qui nous les donnent », indique le prénommé Faustin à la sortie du petit marché de Magarama.

Il fait remarquer que ces billets sont presque inutilisables. Même son de cloche cher la prénommée Louise qui souligne qu’elle n’acceptera plus ces billets qui ne servent presque à rien. D’après cette mère de famille, même les petits enfants ne les prennent plus comme s’ils savent qu’ils ne peuvent pas acheter quelque chose avec.

« Ils ne valent rien dans le commerce surtout que même certaines banques commerciales ne les acceptent plus sur leurs guichets sous le motif qu’ils sont usés ». Comme elle le fait savoir, certains vendeurs en profitent pour écouler ce qui n’était même pas prévu.  Elle explique que si on doit te rembourser la somme qui est supérieure ou inférieure à 500 FBu, le vendeur s’arrange pour que tu les consommes tous avec comme motif qu’il n’a pas l’argent à remettre.

Les vendeurs s’en lavent les mains

Actuellement, cette rareté des billets de 100 FBu complique les transactions. Les commerçants ont du mal à rendre la monnaie. Ce qui ralentit le rythme des ventes. Pour pallier ce manque, les commerçants et les clients doivent parfois recourir à des moyens alternatifs. L’achat par exemple des unités à mettre dans son téléphone portable.

« Je voulais acheter des amarantes de 300 FBu mais la vendeuse m’a souligné que je dois prendre celles de 500 FBu car elle n’avait pas 200 FBu à me remettre », déplore la prénommée Alice, une fille de ménage. Elle fait savoir que cette technique arrange les commerçants. Par contre, elle est une source des conflits entre les employeurs et les domestiques. Les premiers n’acceptent pas facilement que le reste d’argent soit toujours utilisé par les domestiques dans l’achat des unités pour leurs téléphones.

Quant aux commerçants, ils indiquent que cette rareté les affecte comme tout le monde surtout qu’ils n’écoulent pas facilement les marchandises qui coûtent moins de 500 FBu. Selon eux, dans le petit commerce, beaucoup de produits surtout vivriers sont moins vendus.

« Ils ne sont pas nombreux à vouloir acheter les pili-pili ou les oignons de 500 FBu. Ce qui handicape beaucoup nos ventes », souligne le prénommé Védaste un vendeur des épices au marché central de Gitega.  D’après lui, tout le monde ne peut pas vendre des unités de recharge de téléphone et celui qui ne le fait pas devient perdant.

« Demander chaque fois au client s’il a le montant qui correspond exactement à la marchandise gène notre commerce. Nous appelons la Banque centrale à émettre de nouveaux billets ou des pièces de monnaie pour pallier ce problème. Sinon, nous en souffrirons énormément », ajoute le prénommé Juma un boutiquier du quartier Yoba.

Comme beaucoup d’autres commerçants, il trouve que le retrait de la circulation des billets usés et leur remplacement par des billets neufs serait bénéfique car tout le monde subit les conséquences directes de cette pénurie puisque l’économie nationale pourrait être affectée à plus long terme.

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