Les bières Primus et Amstel sont introuvables dans les bars et bistrots de la ville de Gitega. Les cabaretiers indiquent qu’ils accusent un manque à gagner énorme.
Chercher aujourd’hui la bière Amstel à Gitega revient à chercher une aiguille dans une botte de foin. Il en est de même pour la bière Primus.
D’après les détenteurs des bistrots et des bar-restaurants, ce phénomène vient de durer. Ils font savoir que les clients ont déjà fui leurs établissements. Comme ces boissons étaient les principales bières qui attirent beaucoup de clients, ils indiquent que ce problème leur cause un lourd manque à gagner.
Pour eux, il est temps que la société Brarudi sorte de son mutisme et communique sur la situation. Diverses hypothèses circulent ici et là sur les raisons de la pénurie des boissons Brarudi.
Certaines avancent que l’entreprise manque de devises pour importer certains produits tandis que d’autres affirment que la Brarundi vendrait ses produits à l’étranger pour obtenir des devises.
« Quand nous demandons à nos fournisseurs, ils nous disent qu’ils ne sont pas non plus approvisionnés. Dans ce cas, nous prenons ce qui est sur le marché », souligne le prénommé Fabrice, un détenteur d’un bistrot au centre-ville de Gitega. Il fait en outre savoir que leur travail est paralysé alors que les taxes et impôts ne s’arrêtent pas.
Les tenanciers ou propriétaires des bars et bistrots ne voient pas comment ils vont payer le loyer, les serveurs et assurer les autres dépenses liées à leur activité.
« Vendre les seules bières Primus et Royal est synonyme de fermer. Deux clients peuvent venir ensemble. L’un peut prendre la Primus et l’autre l’Amstel. Si alors l’Amstel n’est pas disponible, les deux clients sortent immédiatement et partent ensemble pour aller chercher ailleurs », souligne le prénommé Éric qui gère un bar-restaurant à Magarama.
Il fait savoir qu’il a déjà pensé à fermer les portes mais cela signifie résilier d’abord le contrat du loyer. Encore que perdre la place où est érigé son bar avec une clientèle déjà habituée deviendrait un abandon pur et simple du métier de barman.
Même son de cloche chez la prénommée Joëlle qui déplore un était de fait avec son établissement qui est presque fermé à cause de la pénurie de certains produits Brarudi. « Ça fait presque trois mois que je travaille au ralenti !», déplore-t-elle.
Des gérants et des propriétaires de bistrots informent qu’ils ont formé des groupes WhatsApp à travers lesquels ils partagent les informations relatives à leur travail quotidien. Le constat malheureux est qu’aujourd’hui ils ne partagent que des lamentations sur les produits Brarudi qui sont devenus plutôt rares.
Les victimes sont nombreuses
Selon les informations recueillies auprès des propriétaires des cabarets et des dépôts des boissons Brarudi, les bistrots ne peuvent pas être tous servis le même jour. Ils doivent se relayer. Là aussi, la quantité des boissons à prendre est revue à la baisse. « Même ces Primus 72 cl ne sont pas suffisants. Aujourd’hui, on te donne 10 casiers, demain on t’oblige de prendre 8 casiers avec des limonades et ainsi de suite !», témoigne par exemple Joëlle.
Devant ce fait accompli, les propriétaires de ces établissements ne sont pas les seuls à en souffrir. En effet, tandis que les clients sont aux abois, les pressions sur l’emploi dans ces établissements sont énormes. Certains employés courent par exemple le risque d’être renvoyés au chômage technique.
Notre constat du lundi 22 avril est qu’aucun bar ou bistrot ne disposait de service cuisine. Il ne peut pas en être autrement puisque les cuisiniers dépendent fortement de la consommation des boissons pour pouvoir écouler leurs brochettes, leurs poulets, les amuse-gueules et bien d’autres mets. Ces produits sont souvent en effet commandés par des clients qui sont autour d’un verre. Les méventes sont donc énormes. La viande invendue qui reste des jours et des jours dans les congélateurs n’attire plus les clients.
« Nous traversons un sale temps. Une chèvre peut durer 3 à 4 jours au moment où 2 kg de viande de bœuf ne peuvent pas être écoulés aujourd’hui en une seule journée. C’est une perte de temps et d’économie aussi », déplore le prénommé Egide vendeur de brochette à Nyamugari à la 2e avenue.