Vendredi 22 novembre 2024

Société

Région Centre/Gitega : Moins connu ni interdit. Pourtant, il tue

25/12/2023 Commentaires fermés sur Région Centre/Gitega : Moins connu ni interdit. Pourtant, il tue
Région Centre/Gitega : Moins connu ni interdit. Pourtant, il tue
Etalage des produits de beauté au marché central de Gitega

Le mercure est utilisé souvent dans certains produits cosmétiques surtout les crèmes éclaircissantes et cause des dommages sur le corps humain. Sans mesure d’interdire la vente et l’utilisation de ces produits, l’Office burundais pour la protection de l’environnement (OBPE) tire la sonnette d’alarme.

D’après cette instance, le mercure peut devenir une menace pour l’environnement et la santé publique. Utilisé habituellement dans l’extraction de l’or au nord du Burundi, le mercure est aussi souvent présent dans certains produits domestiques comme les piles et les batteries. Certains appareils de mesure comme les thermomètres dans les équipements (y compris certains types d’ampoules électriques), les amalgames dentaires (plombages), certains produits éclaircissants pour la peau et d’autres cosmétiques, etc.

Les utilisateurs non informés sur les dangers de ce produit hautement toxique meurent lentement sans connaître la cause de leur maladie. Aujourd’hui, le mercure est considéré par l’OMS comme l’un des dix produits chimiques ou groupes de produits chimiques extrêmement préoccupants pour la santé publique. Selon Jérôme Ahishakiye, coordinateur du projet mercure à l’OBPE, la présence de ce produit a été déjà constatée dans certains produits cosmétiques mais les fabricants le cachent intentionnellement au grand public.

« Dans l’extraction artisanale de l’or au Burundi, le mercure est utilisé à grande échelle. Les études ont déjà montré qu’il est présent dans les objets et produits qu’on utilise chaque jour. Malheureusement, il n’y a pas d’information sur ce poison hautement mortel ! » Tous les êtres humains sont plus ou moins exposés au mercure. La plupart des gens sont exposés à de faibles quantités, souvent par le biais d’une exposition chronique. Cependant, certaines personnes sont exposées à des niveaux élevés.

Comme il l’indique, tous ces produits et matériels sont importés et il n’est pas facile de s’en passer car le Burundi ne l’a pas encore interdit. Même ceux qui l’utilisent dans l’extraction de l’or le font clandestinement, on ne le trouve pas sur le marché local. Il est utilisé souvent sans connaître ses effets néfastes. Selon lui, ces produits sont souvent indispensables dans la vie quotidienne, mais cela ne signifie pas qu’on ne peut pas les substituer aux autres qui ont la même efficacité. « L’important est de le connaître et de l’éviter. Malheureusement, beaucoup ne savent pas. D’où l’intérêt de la sensibilisation. »

Difficile de se protéger

Sans pour autant faire peur à la population, l’OBPE fait savoir que le mercure est partout. Il existe sous différentes formes : mercure élémentaire (ou métallique), inorganique (auquel on peut être exposé dans le cadre d’une activité professionnelle) ou organique (méthyle mercure par exemple, auquel on peut être exposé par l’alimentation), avec un niveau de toxicité et des effets variables sur les systèmes nerveux, digestif et immunitaire, et sur les poumons, les reins, la peau et les yeux. Les utilisateurs devraient faire attention sur certains produits et s’il le faut, demander conseil.

« Les facteurs qui déterminent les effets sur la santé dépendent du type Au marché central de Gitega et dans les boutiques, les crèmes et autres produits de beauté sont incroyablement populaires. La demande provient principalement des consommateurs de la classe moyenne. Il comprend une gamme de produits tels que savons, crèmes, gommages. Une petite enquête chez les vendeurs et les utilisateurs des produits cosmétiques, nous a montré que le mercure reste inconnu du public. D’après eux, ils ne soucient pas de notice mais plutôt de quantité à vendre et son utilité.

« Si les dames aiment tel ou tel crème, c’est normal que tu en vendes beaucoup. Ce qui nous préoccupe, c’est l’écoulement et non ce qui est écrit dessous », souligne Amina. Même réponse chez Josiane qui indique que c’est la première fois qu’elle entend le mot mercure.

D’après cette commerçante, les produits de beauté sont nombreux et variés, chaque cliente a ses préférences. Même constat dans les salons de beauté pour dames. Sans se laisser décourager par les risques potentiels pour la santé, certaines femmes utilisent des produits éclaircissants dans l’espoir d’obtenir une peau plus claire.

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