Quatre assassinats déjà connus, plusieurs cas de vol à l’arraché et dans les ménages, la population de la commune de Gitega se demande si ces criminels et malfaiteurs ne sont pas un gang organisé. L’administration appelle à la vigilance citoyenne pour éradiquer ce fléau qui tend à se multiplier.
Dans un espace d’un mois seulement, la commune de Gitega a connu 4 cas d’assassinats et plusieurs cas de vol dans les rues et les ménages.
Un homme tué à coup de gourdins devant sa maison, une femme assassinée à la grenade chez elle dans le quartier de Nyabututsi, un taxi moto trouvé mort à Nyabugogo, un homme originaire de la commune Giheta trouvé égorgé dans le vallée de Nyambeho, un transporteur gravement blessé à coups de gourdin et de machette lundi 27 mars dans la même vallée, un enfant de 6 ans qui a failli être tué si ce n’était l’intervention des passants qui a fait fuir son ravisseur, des multiples vols à l’arraché au centre-ville et dans les quartiers des gens qui partent ou rentrent du travail , etc.
Jusqu’à présent tous ces crimes restent non encore élucidés hormis quelques cas d’arrestations et d’interpellations mais qui n’avaient pas abouti à arrêter les vrais coupables, selon la population. Déjà, la peur commence à gagner les cœurs des paisibles citoyens qui se demandent si ces groupes de malfaiteurs qui tuent, violentent, volent ne travaillent pas en groupes bien organisés.
« C’est très inquiétant qu’un assassin se permet de lancer une grenade dans un ménage et repart ni vu ni connu dans le quartier où les bistrots sont encore ouverts », déplore Pierre de Nyabututsi qui affirme que ce phénomène risque de prendre une grande allure dans la ville de Gitega si ces malfaiteurs ne sont pas appréhendés rapidement. D’après lui, ce qui est sûr, c’est que ces assassins ne viennent pas de loin.
« Pour tous ces deux cas de notre quartier, la population se trouve toujours devant un fait accompli. Ce qui est difficile de connaître le mobile de leur assassinat », s’inquiète-t-il. Nyambeho (frontière de la commune Gitega et Giheta) est un endroit très réputé pour les embuscades meurtrières aux transporteurs et passants la nuit. Certains habitants dénoncent la négligence des forces de l’ordre et de l’administration qui n’y établissent pas une position policière.
« La sécurité est un travail de tous et de tout temps »
Dans une réunion des comités mixtes de sécurité tenue pour la première fois au stade Ingoma ce mardi 28 mars, la population et l’administration n’ont pas cherché à minimiser ce phénomène de banditisme et d’assassinat. Tandis que certains chefs de colline et quartiers proposent le renforcement des patrouilles de la police, les autres optent pour l’implantation des vigiles dans leurs quartiers.
L’administrateur de la commune de Gitega, tout en reconnaissant que les auteurs ne sont pas encore capturés, a appelé toute la population sans exception aucune à relever le niveau de vigilance qui commence à s’estomper. « Il ne faut pas croire que les malfaiteurs vont se reposer, la sécurité est un travail de tous et de tous les temps. Soyez vigilants et intervenez rapidement. On n’est pas capable de positionner des policiers sur toutes les collines et dans toutes les rues », a déclaré Dr. Jacques Nduwimana. Et pour le gouverneur de Gitega, l’insécurité règne quand les comités mixtes de sécurité ne font pas correctement leur travail. D’après lui, il a dans ses rapports que les membres de ces comités ont failli à leurs obligations.
D’où la recrudescence de la criminalité dans les quartiers et sur les collines. Il leur rappelle que le comité mixte de sécurité est garant de la sécurité dans le quartier et sur les collines. Il analyse les causes et les effets de chaque phénomène et prend des décisions y adéquates.
« Ces décisions varient d’une colline à l’autre, d’un cas à l’autre. Vous devez être vigilants. Seulement ne soyez pas trop zélés pour vous faire justice, ne vous substituez pas à la justice comme on l’a remarqué dans le temps », a conseillé Venant Manirambona.