Depuis plus de deux ans, le pavage d’une route contournant le sous quartier Gahera piétine et met ses habitants en difficultés car toutes les entrées sont barricadées ou obstruées. Ces derniers réclament la résiliation du contrat avec l’entreprise CMD qui a gagné le marché. L’administration provinciale avoue être inapte.
A Magarama sous quartier Gahera, à chaque coin les pancartes de signalisation sont trop nombreuses. Ici c’est « attention travaux en cours », là c’est « la route est barrée. » Des tas de cailloux, des montagnes de boues, de sables et pavés obstruent les passages. Si ce n’est pas devant l’entrée de la parcelle, c’est au milieu de ce qui était une route.
Ce qui irrite les habitants de Gahera, c’est que tous ces panneaux de signalisation et ces matériaux de constructions sont sur place il y a deux ans depuis le lancement du projet et assainissement de la voirie urbaine de la ville de Gitega avenue Mutaga.
Impossible de faire 100 mètres sans être stoppé par des montagnes de sable, de terres, de pavés ou des trous énormes. « Quand nous avons vu commencer à creuser les caniveaux, les camions amenant des pavés, nous avons poussé un ouf de soulagement espérant que la voirie sera améliorée. Mais voilà, toute la moitié du quartier est barricadée », explique Léonard qui affirme ne plus arriver chez lui en voiture.
Il est obligé de payer chaque mois le parking sur une station-service de Yoba. D’après lui, cette entreprise n’a pas respecté ses engagements et met toute cette population en otage. Il indique qu’aujourd’hui, il doit rentrer chez lui à pied même sous la pluie alors qu’il habite loin de la route principale où les voitures et les taxis-motos arrivent.
C’est une honte quand quelqu’un gagne le marché d’une telle ampleur alors qu’il n’a ni les moyens financiers ni le matériel d’exécuter les travaux qui lui sont assignés. « Sans doute qu’il est parmi ces entrepreneurs qui se disputent les marchés alors qu’ils n’ont aucun sou sur leurs comptes espérant commencer les travaux après le versement des avances. Nous commençons par ailleurs à penser que cette entreprise est fictive ou elle est tombée en faillite », s’indigne Nestor.
Selon les habitants, il doit y avoir des magouilles dans l’attribution des marchés car il est impensable que les travaux prévus pour 6 mois durent plus de deux sans aucune intervention des autorités habilitées.
« Qui sont les moyens de CMD ou ses parrains ? »
Dans cette partie de Magarama, la question qui reste sur toutes les lèvres est de savoir comment et pourquoi cette entreprise reste intouchable jusqu’ici.
D’après la population, la résolution du problème est simple : qu’on lui retire le marché et doit être obligé de payer tous les désagréments qu’il a causés à ces habitants. Elle pointe le bureau de surveillance ETGCR, bureau d’étude, SETAACO, le maître d’ouvrage qui est la commune de Gitega et son délégué ABUTIP qui ne lèvent pas le petit doigt pour contraindre l’entreprise CMD.
Selon les habitants, il y a anguille sous roche car cette même entreprise a aussi gagné le marché d’adduction d’eau en zone Mungwa où les travaux sont aussi suspendus. « J’étais en train de construire mon premier logement dans ce quartier mais à cause de ces routes impraticables, les matériaux de construction ne peuvent pas arriver sur le chantier. Tous les travaux sont suspendus depuis cette période », déplore Fabien.
Même son de cloche chez Léandre Nzibarega, chef de quartier Magarama. Il affirme que ces travaux de pavage non encore terminés engendrent du désordre et de l’insécurité.
Certains proposent d’enlever eux- mêmes ces sables et pavés pour permettre la circulation, mais sans les engins lourds cette initiative relève de la fiction. Et pour les autres, les autorités provinciales et communales ont toutes les prérogatives de prendre des décisions pour le bien de la population.
Chose qui s’avère impossible, vu que même le gouverneur de la province de Gitega a avoué publiquement qu’il est à la limite de ses moyens. « J’ai contacté plusieurs fois l’entrepreneur, si son téléphone n’est pas injoignable, il dit à chaque fois que les travaux vont recommencer le lendemain. Ce qui reste, c’est informer le ministère qui a ces travaux dans ses attributions pour se pencher sur ce problème combien épineux », a déclaré publiquement Venant Manirambona.