Vendredi 22 novembre 2024

Économie

Région Centre/Gitega : Les alcools made in Kayanza volent la vedette aux produits Brarudi

Région Centre/Gitega : Les alcools made in Kayanza volent la vedette aux produits Brarudi
Echantillon de ces alcools prisés par la population à faible revenu dans une boutique au quartier Yoba.

Dans les quartiers et la campagne où les boissons Brarudi se font rares et chères, la population a trouvé sa boisson de substitution. Presque tout le monde s’adonne à boire les alcools durs Kick, Karibu, Boss et autres moins chers sans limite. Des effets néfastes sont à craindre à la longue.

Ils sont vendus partout. Dans les boutiques et bistrots, les alcools made in Kayanza et Bujumbura remplacent les produits Brarudi plus chers et inaccessibles.

Pas de limite d’âge ni de sexe ni aussi de grade social, les clients achètent selon leurs pouvoir d’achat. A partir de 500 BIF, l’agriculteur ou le maçon peut se chauffer le « gosier » avant de commencer son travail. Ces abreuvages sont devenus plus populaires jusqu’à ce que certains les appellent le whisky des pauvres le soir et le thé des pauvres le matin.

Avant considérés comme la boisson des alcooliques, ils sont aujourd’hui consommés par les jeunes, les femmes et les hommes sans complexe ni limite. « Au lieu de courir partout chercher une bouteille de Primus, vaut mieux prendre deux godets de Kick ou Karibu à 2000 BIF.

Par ailleurs, la Primus a gardé son nom seulement sinon, c’est presque de l’eau », se justifie Venant rencontré au quartier Shatanya. Selon ses propos, il a commencé à prendre ces alcools forts et bon marché quand Primus et Amstel commençaient à être rares. Il a indiqué qu’il les buvait en cachette par peur d’être critiqué par ses amis.

Par après, il a constaté qu’il n’était plus le seul à s’adonner aux Kick et Karibu. « Maintenant que les prix des boissons Brarudi sont revus à la hausse encore une fois, ces alcools seront consommés de plus en plus. Même ceux qui restaient réticents n’hésiteront plus à les boire », prédit Aloys de Zege. D’après lui, c’est quand la population est dans le désespoir qu’elle cherche à noyer ses soucis dans l’alcool.

Les vendeurs se frottent les mains

S’il y a des boissons vendues aujourd’hui en grande quantité, c’est bel et bien Karibu, Kick et Boss. Il n’est pas rare de les voir servis dans les festivités surtout en milieu rural. Servir la bière de banane, de sorgho sans cette potion magique, selon les buveurs invétérés, est synonyme de ne pas satisfaire ses convives. « Même si tu ne les sers pas, certains les amènent sous le manteau et les mélangent avec la bière locale.

Tu les trouveras déjà ivres avant même que la fête se termine et quelquefois des bagarres éclatent », déplore Juliette une habitante de Gahera. D’après cette mère de famille, la consommation de ces alcools n’est pas sans conséquences. Elle souligne que les consommateurs deviennent accros et n’hésitent pas à les boire même le matin avant d’aller au travail.

Elle s’insurge contre les vendeurs qui ne daignent pas observer les indications de limite d’âge qui sont inscrites sur ces bouteilles.

Comme elle le fait savoir, les vendeurs ont choisi la meilleure méthode de les écouler sans exiger qu’on achète toute la bouteille. Ils les servent avec de petites bouteilles pour satisfaire ceux qui ont peu d’argent. Cette dame n’est pas la seule à demander que des mesures contraignantes soient prises. Pour Audace du quartier Yoba, les jeunes sont devenus dépendants de cet alcool.

Ils les boivent secs ou mélangés avec des jus. « Ils n’ont pas besoin d’aller dans les bistrots, ils les achètent dans les boutiques et se soulent même dans les chambres à coucher », déplore-t-il. En attendant, les commerçants continuent de les exposer dans leurs boutiques et magasins.

Forum des lecteurs d'Iwacu

4 réactions
  1. Nzeyimana Malik

    Ces boissons constitue une menace sanitaire et securitaire!recemment ,dans la zone Buyenzi, une personne est morte suite a la prise simultanee en deux gorgee de deux bouteilles de Kick ,il le faisait par le fait de parier avec son ami pour 50000 s’il en sortait sain et sauf!Si rien n’est fait la population va perir a petit feu

  2. Stan Siyomana

    1. Vous ecrivez:« A partir de 500 BIF, l’agriculteur ou le maçon peut se chauffer le « gosier » avant de commencer son travail….
    Elle souligne que les consommateurs deviennent accros et n’hésitent pas à les boire même le matin avant d’aller au travail… »
    2. Mon commentaire
    Aux Etats Unis par exemple un employe SERAIT RENVOYE TOUT DE SUITE s’il manifeste des signes qu’il a bu de l’alcool. L’on fait tout pour eviter des accidents qui peuvent couter beaucoup a une entreprise.

  3. Gafuku

    Le gouvernement du Burundi doit verifier comment on fabrique ces bieres frelatées.
    Ou est la responsabilité du ministere de la Santé et du Commerce.
    Ne jouons pas avec la santé des benegihugu

    • Zaire James

      Ces boissons alcooliques vendues aujourd’hui en grande quantité: Karibu, Kick et Boss ce sont des armes de destruction massive pour les malheureux consommateurs!!!

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