Samedi 11 janvier 2025

Société

Région Centre/Gitega : Le trajet direct Gitega-Ngozi supprimé

09/12/2024 Commentaires fermés sur Région Centre/Gitega : Le trajet direct Gitega-Ngozi supprimé
Région Centre/Gitega : Le trajet direct Gitega-Ngozi supprimé
Nous sommes au parking automobile Gitega-Ngozi

Le trajet de 80 km Gitega-Ngozi en taxi-voiture (probox) est devenu très cher. Pour gagner beaucoup plus d’argent, les transporteurs ont supprimé les allers directs en créant un nouvel arrêt-bus à Mutaho. Les frais de transport deviennent ainsi presque le triple.

Aujourd’hui, rare est de faire le trajet direct Gitega-Ngozi ou vice versa. Il faut impérativement s’arrêter à Mutaho et prendre une autre voiture.

Beaucoup de voyageurs indiquent que voyager entre Gitega et Ngozi est devenu une véritable épreuve. Les transporteurs qui cherchent à contourner les amendes imposées par la police routière pour avoir pratiqué des prix de transport exorbitants ont trouvé une autre astuce qui pénalise lourdement les clients.

Au lieu d’effectuer le trajet complet, ils divisent leur course en deux étapes : Gitega-Mutaho et Mutaho-Ngozi. Chaque segment coûte alors 10 000 FBu. Ainsi, les clients payent 20 000 FBu pour un trajet qui coûtait, il y’a quelques jours, entre 7 000 et 8 000 FBu.

Selon les passagers, quand cette tactique a débuté, certains croyaient à la rareté des véhicules qui font le transport Gitega-Ngozi dans cette période de pénurie des carburants. « C’est vraiment astucieux et il est difficile de le constater rapidement. A Gitega, le chauffeur t’indique qu’il arrive seulement à Mutaho pour manque de carburant et que tu vas monter dans une autre voiture qui va vers Ngozi », déplore le prénommé Jules, un habitant de Ruhororo à Ngozi. Il indique en outre qu’au début, il n’y voyait pas d’inconvénient car il était habitué à emprunter cette route. Il n’avait donc pas des doutes sur la disponibilité des taxi-voitures à Mutaho. C’est par après qu’il a remarqué qu’il a été roulé dans la farine.

Et pour cause, le prix du ticket s’était multiplié par trois car, au lieu de payer 7 000 FBu comme d’habitude, il a déboursé 10 000 FBu pour arriver seulement à Mutaho. Pour arriver à Ngozi, il a encore payé 10 000 FBu.
« Il n’y a pas moyen d’y échapper surtout les après-midis. Toutes les taxi-voitures vont jusqu’à Mutaho aujourd’hui et personne n’accepte de te conduire directement à Ngozi », souligne la prénommée Marie Rose de Ruhororo. Les passagers trouvent que cette pratique sera difficile à éradiquer dans la mesure où chacun se cache derrière la pénurie des carburants pour hausser le prix au nez et à la barbe des agents de la police.

Le comble des malheurs est que certains passagers semblent s’y accommoder et avancent que le refus ou l’acceptation du prix dépend de l’urgence qu’a le voyageur.

Des causes multiples

D’après certains transporteurs interrogés, la cause principale de cette situation est la pénurie persistante et le rationnement des carburants.

Cependant, les tarifs officiels, qui sont bien en deçà des coûts réels pratiqués, placent les transporteurs dans une position délicate. En effet, s’ils respectent les prix fixés, ils opèrent à perte. Et s’ils augmentent les prix, ils s’exposent à des amendes.

« Quand tu reçois quelques litres de carburant deux fois par semaine, ce qui n’est pas toujours le cas, tu ne peux pas travailler comme avant. C’est pourquoi beaucoup préfèrent faire de courts trajets par peur de faire des pannes sèches », a expliqué un chauffeur anonyme. Les chauffeurs témoignent aussi qu’il arrive que l’application Gitoro Pass ne fonctionne pas et ne soit pas à jour alors que c’est ton jour de passer à la pompe. Ce qui occasionne des pertes énormes chez les transporteurs.

« Comment voudriez-vous que j’arrive à Ngozi et retourne à Gitega avec 30 l seulement d’essence ? », s’est interrogé un chauffeur. A la question de savoir pourquoi ils ont multiplié le prix par trois, la réponse ne s’est faite pas beaucoup attendre.

« Vous, comme tous les autres, vous vous bornez sur le carburant seulement. Mais, vous ne voulez pas comprendre que les pièces de rechange, les documents exigés et les prix des denrées alimentaires sont chers », lance le prénommé Léopold.

Toujours est-il que les voyageurs qui dépendent de ce trajet pour des raisons professionnelles ou personnelles subissent une augmentation drastique des coûts. Les ménages à faibles revenus, déjà éprouvés par la vie chère, sont les plus durement touchés.

Certains préfèrent renoncer à leurs déplacements, limitant ainsi leurs activités économiques ou sociales.

Aussi, les échanges commerciaux entre Gitega et Ngozi sont affectés. Face à cette situation, les usagers proposent une révision des tarifs qui reflètent la réalité économique tout en restant accessibles aux clients.

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