Dans la ville de Gitega, il est facile d’acheter une tasse de thé, de bouillie de sorgho ou de maïs dans la rue. Pendant la journée, les vendeurs ambulants prennent position sur les bifurcations pour être plus près des clients. La population redoute des contaminations éventuelles par suite du manque d’hygiènes des produits servis.
A Gitega, capitale politique, le commerce ambulant est une activité économique essentielle pour de nombreux citoyens. Des vendeurs de beignets, de thé, de bouillie et d’autres denrées alimentaires peuplent les rues de la ville, offrant des produits à des prix abordables par rapport à ceux du marché. Les jeunes commerçants n’ont pas besoin de beaucoup de tasses ou d’assiettes.
Juste une bouteille thermos, des beignets, quatre ou cinq gobelets font l’affaire. Ils ne sont pas fixes, ils vont de place en place à la rencontre d’un client éventuel. « C’est plus rapide que de faire la queue dans le restaurant alors que tu as besoin d’une tasse de thé de 300 Fbu et un beignet de 500 Fbu », indique Nkurikiye, un gardien de magasin au centre-ville de Gitega.
Cet homme d’une trentaine d’année souligne que ce commerce lui permet de ne pas perdre beaucoup de temps dans la mesure où il est obligé de rester devant le magasin de son patron à charger et décharger des marchandises. Pour les personnes qui effectuent des travaux manuels dans la ville de Gitega, il est difficile de se passer de ce commerce, car il leur évite une perte de temps et d’argent aussi. Ils affirment qu’au lieu d’aller consommer 2 000 Fbu dans le restaurant alors que à 10mètres de là ils peuvent tromper la faim à 8 00 Fbu est très bénéfique. « Ces garçons nous aident à résoudre ce problème de consommer ce que nous ne gagnons pas », ajoute Janvier un taxi-motard.
Lui comme les autres qui considèrent ce commerce comme un moyen de survivre pour les moins nantis, ils redoutent que demain cette activité soit stoppée pour cause de concurrence. Ils expliquent en outre qu’au commencement deux ou trois garçons seulement vendaient du thé le matin dans les parkings et devant les magasins. Aujourd’hui, ce sont
des centaines qui sillonnent la ville et les quartiers.
Des mesures sanitaires s’imposent
Quoique le commerce ambulant symbolise la mobilité et l’adaptabilité, en offrant une alternative pratique et avantageuse au modèle commercial traditionnel, il est important de noter que cette activité comporte également certains défis en cette période de l’épidémie de Mpox. Cette pratique autrefois anodine est devenue une source potentielle de danger pour la santé publique.
En dépit des avertissements des autorités sanitaires, les règles d’hygiène semblent être ignorées, mettant ainsi en péril la vie des personnes. « Même s’ils font semblant de laver les gobelets en les plongeant dans le seau d’eau, c’est cette même eau qu’ils continuent d’utiliser sans la changer », déplore Duniya, un chauffeur de camion.
Aujourd’hui, beaucoup redoutent que des maladies et surtout le Mpox attaquent la population. Dans un tel contexte, la manipulation des aliments sans mesures d’hygiène adéquates représente une menace grave.
« Souvent dépourvus de formations en hygiène, les clients et les vendeurs manipulent leurs produits avec des mains non lavées, exposant ainsi les autres à un risque accru de contamination », souligne Louise qui soutient que le bon marché contribuera à aggraver le risque de maladie.
Malgré les campagnes de sensibilisation menées par le ministère de la Santé publique comme le lavage des mains, une grande partie de la population semble encore mal informée sur les modes de transmission du Mpox.