Il y a peu, certains hommes et femmes de Gitega étaient devenus accro à une drogue appelée boosta qui avait bouleversé leur vie. La majorité d’entre eux affirment qu’ils ne touchent plus à cette drogue. Un ouf de soulagement chez les familles et leur entourage.
Emprisonnés à plusieurs reprises, mis en au ban de la société et surtout de leurs proches, les consommateurs de boosta avaient tout fait pour être rejetés. Ils ne supportaient pas de passer une journée sans inhaler la fumée de cette drogue.
Le ou la toxicomane ne se posait pas de questions pour vendre ses habits ou ceux de sa femme, hypothéquer ses draps et matelas, etc. Sales et maigries, ces personnes étaient haïes, méprisées et traquées par les éléments de l’ordre et de la sécurité. Commencée par les jeunes et les adolescents des quartiers populaires, cette drogue avait atteint rapidement tous les quartiers et collines, personne n’en était épargné et les vendeurs étaient devenus nombreux. Aujourd’hui, la ville de Gitega connaît un répit.
La majorité des anciens toxicomanes affirment qu’ils ne touchent plus à cette drogue. Ce que ne démentent pas leurs familles et entourages. Les parents et les familles avaient perdu tout espoir de retrouver à nouveau leurs enfants lucides.
C’est le cas d’une femme d’un ancien consommateur de boosta qui devait s’occuper seule de ses enfants et tous les besoins du ménage. Elle témoigne : « Il volait tout jusqu’au lit conjugal et insultait tout le monde. Même les enfants étaient victimes de cette drogue. Nous étions plus touchés que lui car personne ne nous respectait plus dans le quartier. Quand il passait tout-près d’un ménage, tout le monde se tenait en alerte et le huait. »
Les effets néfastes de boosta ont détruit les familles entières. Les couples se sont séparés, les adolescents et les hommes étaient touchés, même les filles et les femmes n’avaient pas été épargnées. Interviewé, Ignace qui exerçait avant le métier de chauffeur de poids lourd s’est confié au Journal Iwacu.
Il dit se sentir mieux et prodigue un conseille à d’autres consommateurs. Il avait été chassé de l’emploi où il était mieux payé et respecté. Selon lui, il a tout perdu à cause de cette drogue. « Je l’ai commencée comme amusement et par après je suis devenu accro et dépendant. J’ai tout vendu et j’ai failli aussi vendre la parcelle familiale. Je me cachais de mes anciennes connaissances par peur qu’elles ne me conseillent. Ma nouvelle famille était seulement faite par mes collègues toxicomanes et le vendeur qui nous donnait des crédits moyennant une certaine hypothèque. »
Boosta n’épargnait personne
D’après ces anciens toxicomanes, une personne qui s’adonne au boosta est souvent dans le déni, il est aussi souvent sur la défensive et développe des comportements de cleptomanie et mythomanie. Elle ne peut pas se laver ni laver ses habits et vit replier sur elle-même. Elle maigrit à cause de la malnutrition.
A Gitega, les effets de boosta avaient vite dépassé les limites des autres drogues classiques. Il suffisait qu’un homme ou une femme sniffe deux fois pour être accro. Une dame de 2 enfants l’a connu à ses dépens. Emprisonnée plusieurs fois pour la consommation de cette drogue, elle est sortie de la prison dernièrement et regrette ses années perdues.
« La drogue ce n’est pas une bonne chose. C’est une vie que je regrette déjà. Boosta a détruit mon ménage, ce qui me ronge toujours. J’aimerais dire à mes amis qui sont encore dépendants de l’éviter. » Pour la population de la ville de Gitega, il était temps car personne n’était épargné.
Elle fait savoir que les dégâts causés par boosta ont été énormes. En plus des adolescents qui abandonnaient l’école, les hommes mariés abandonnaient leurs foyers et séjournaient souvent dans les cachots et les prisons tout en pillant les biens de la famille.