Certains produits indispensables montent de prix à l’avance. Le prix du charbon de bois incontournable dans la cuisson explose jusqu’à atteindre 40 000 Fbu le sac. La population broie du noir.
Sur tous les axes qui mènent vers la ville de Gitega, ce sont des vélos chargés de sacs de charbon qui passent du matin au soir. Sur le marché, ce produit est disponible mais ce qui est étonnant, c’est son prix qui bat tous les records.
Il n’y a pas de la concurrence et pourtant le prix ne cesse de monter. Il y a un mois, un sac de charbon de bois était à 28 000 Fbu, aujourd’hui il coûte 40 000 Fbu. Ce qui ne cesse de surprendre plus d’un.
Chaque matin, la quête du charbon rythme le quotidien des domestiques qui cherchent les vendeurs qui viennent du milieu rural. « Parfois on disait que la clientèle est nombreuse et que la quantité est insuffisante. Mais maintenant, cet argument n’est pas valable. Je crois plutôt que c’est une spéculation pure et simple », déplore Léopold rencontré au marché de Magarama.
Evelyne indique aussi qu’il est aujourd’hui difficile de planifier les dépenses par rapport à ses économies. Elle souligne en outre que dans cette course effrénée vers les bénéfices énormes sur les produits de première nécessité, les salariés sont les premières victimes car les salaires ne montent pas.
Trop d’intermédiaires rendent les marchandises chères
D’après les vendeurs, ce produit n’est pas cher à cause d’eux mais plutôt ce sont les intermédiaires devenus nombreux qui compliquent la vente du charbon.
Ils expliquent que les producteurs ne sont pas des vendeurs directs.« Ceux qui nous fournissent sont au 3ème degré.
Il y a d’abord les producteurs qui les vendent aux commerçants et ces derniers les revendent à ceux qui les amènent au marché. En général le producteur vend moins cher, le commerçant qui prend tout le stock majore le prix et ainsi de suite jusqu’au simple porteur », a confié une vendeuse au quartier Magarama.
Cherchant à avoir plus d’explication sur cette montée fulgurante du prix, un producteur de charbon de Mubuga en commune Gitega, affirme vendre un sac à 22 000 Fbu. D’après lui, il ne va pas s’ingérer dans le travail des autres.
Il ne veut pas se compliquer la vie en cherchant à les acheminer jusqu’à la ville de Gitega.
Selon ceux qui les vendent directement en ville, la montée des prix s’explique par la saison des pluies qui ne permet pas mieux la carbonisation. En plus, beaucoup de gens s’occuperaient des travaux champêtres et le commerce du charbon vient en second lieu.