La ville de Gitega ne dispose pas de beaucoup de centres d’encadrement des jeunes pendant les vacances. Les parents indiquent que le peu qui existe les aides énormément dans la lutte contre l’oisiveté. Les enfants quant à eux soulignent que ces centres sont leur deuxième école.
Les vacances sont perçues comme un moment de détente et de plaisir pour les jeunes. Occupés par leurs activités quotidiennes, beaucoup de parents peinent à offrir un encadrement adéquat à leurs enfants en vacances. Ce qui peut conduire ces enfants dans l’oisiveté.
La situation est aggravée par le manque de centres d’encadrement dans la ville de Gitega. Ce problème est beaucoup plus préoccupant dans les quartiers populaires dans la mesure où le peu de centres qui existent se trouvent au centre-ville. Les parents qui le peuvent envoient leurs enfants chez leurs grands-parents vivant en milieu rural.
Mais là aussi, la pénurie des carburants s’invite puisque les frais de transport sont exorbitants. Certains parents optent alors pour les laisser à la maison malgré les nombreux défis qui se présentent.
« Que faire alors ? Les domestiques s’occupent des petits enfants mais les autres peuvent échapper à leur vigilance pour prendre la rue. Je me suis déjà résigné à ne pas toujours penser là où sont mes enfants pendant mon absence », souligne la prénommée Liliane du quartier Bwoga à Gitega. Selon cette mère de cinq enfants, la période des vacances est un casse-tête pour les parents qui ne peuvent pas toujours rester en contact avec leurs protégés. Elle affirme en outre qu’elle préfère les jours où les enfants sont à l’école que de les voir rester à la maison.
« Ceux qui sont capables de payer les cours du soir ou de renforcement des capacités ont moins de soucis pendant les vacances mais c’est cher. Les enfants ne les apprécient pas non plus. Ils les considèrent en effet comme une corvée. » D’autres choisissent d’occuper leurs enfants avec les travaux manuels à la maison. Les enfants aident les domestiques dans la cuisine et à faire la lessive. Là aussi, avec le temps, il n’est pas rare de trouver que certains enfants s’échappent pour regagner la rue. D’après certains parents, ils craignent surtout pour les garçons qui n’aiment pas ce genre de travail surtout qu’ils considèrent que le domestique est là pour tout faire. Cette triste réalité peut avoir des répercussions durables sur l’éducation et le développement des jeunes.
« Je redoute seulement de mauvais comportements qu’ils peuvent apprendre. Sinon, c’est la détente. Je ne les empêcherai pas de rendre visite à leurs amis pourvu qu’ils me le demandent avant », souligne le prénommé Sébastien, un père de famille. Il estime pourtant que l’absence d’encadrement des enfants pendant les vacances peut entraîner une baisse significative des performances scolaires des jeunes. Sans la supervision nécessaire, ils sont en effet plus exposés à côtoyer de mauvaises compagnies. Ce qui peut se répercuter sur les activités scolaires lorsqu’ils vont retourner à l’école.
Le peu de centres sont submergés
Malgré les moyens de déplacement qui sont aujourd’hui difficiles à obtenir à Gitega, certains parents font tout pour envoyer leurs enfants dans le peu de centres d’encadrement qui peuvent les occuper loin des tumultes du quartier. Les enfants ont entre 4 et 16 ans. Ils viennent surtout des quartiers populaires de la ville de Gitega.
« Ils viennent par centaines. On ne peut donc pas les accueillir tous suite au manque d’espace suffisant », a confié Séraphine Kwizera, une des encadreuses. Elle fait savoir qu’on doit limiter suivant les places disponibles. Sinon, tout le monde veut une occupation. Elle aimerait qu’il y’ait beaucoup de centres d’encadrement pour jeunes en vacances car le manque de structures d’encadrement des jeunes peut également mener à une perte de motivation. Au retour des vacances, les jeunes peuvent en effet éprouver des difficultés pour se réadapter au rythme scolaire.
« Nous n’avons pas quoi faire au quartier mais venir en ville à pied devient difficile. Certains préfèrent alors rester à la maison ou aller visiter les amis », explique la prénommée Natacha, une jeune fille de 14 ans qui habite à Musave à environ 3 km du centre-ville. Quant au prénommé Jules, un enfant de 16 ans qui habite à Zege, il fait savoir que passer du temps sans encadrement peut exposer les jeunes à des influences négatives. Ils peuvent être tentés de se joindre à des groupes d’amis qui n’ont pas de bonnes valeurs ou de bons comportements. Ce qui peut avoir des conséquences néfastes sur leur comportement et leur éthique.
« Sans activités constructives, les jeunes peuvent développer des habitudes nuisibles telles que passer beaucoup de temps devant la télévision pourquoi pas celle de consommer des substances nocives. Ces comportements peuvent devenir ainsi des obstacles à leur développement sain et équilibré », déplore la prénommée Belyse de Yoba. Elle ajoute que les jeunes sans encadrement peuvent fréquenter des milieux dangereux. Ce qui inquiète beaucoup les parents. La sécurité est un enjeu majeur. L’absence d’encadrement adéquat peut ainsi exposer les jeunes à divers risques.
Les centres d’encadrement proposent souvent des activités qui favorisent le développement des compétences sociales, la créativité ainsi que d’autres compétences personnelles essentielles. Le manque de telles opportunités peut entraver le développement personnel des jeunes en leur privant des expériences enrichissantes.