Lundi 04 novembre 2024

Économie

Région Centre/Gitega : Des pleurs et des rires

Région Centre/Gitega : Des pleurs et des rires
Vue partielle du marché central de Gitega

Les anciens acquéreurs des stands et des boutiques du marché central de Gitega sont sur le qui-vive depuis que l’administration et l’OBR interdisent le système de location. Certains saluent la décision, les autres dénoncent ce qu’ils qualifient d’injustice.

Ils croyaient que la tempête est déjà passée, mais cette semaine a été décisive pour les commerçants qui œuvrent au marché central de Gitega. Dans le recensement effectué par les agents de l’OBR au sein de ce marché, les anciens bénéficiaires des stands qu’ils louaient n’ont plus du sourire aux lèvres. Ils avaient tout fait pour échapper à ce destin en se cachant ou en menaçant leurs locataires de ne pas reconnaître qu’ils travaillent dans une place de location.

Malheureusement, ils ont fini par être démasqués car plusieurs locataires n’ont pas voulu collaborer avec leurs bailleurs pour rester sous leur joug. Au début, certains ont eu peur de déclarer qu’ils ne sont pas propriétaires et ont voulu protéger leurs bailleurs comme ils s’étaient convenus.

Mais quand ils ont compris qu’ils risquent d’être pénalisés, ils ont saisi le courage à deux mains et ont fini de parler.

Selon Alphonsine, une commerçante qui se préparait à acheter la place qu’elle occupe, le loyer montait à chaque fois, la solution était de s’en approprier définitivement à 15 millions de Fbu. Ce recensement est venu comme un cadeau du ciel.

« Le tarif était connu par tout le monde. Les places bien convoitées étaient à 15 millions jusqu’à 20 millions francs. Ceux qui possédaient plusieurs places ont beaucoup gagné sur notre dos. » D’après cette commerçante, la pression a été difficile à supporter lorsqu’ils ont constaté qu’ils risquent de payer la location et l’OBR en même temps. Devant une telle menace de se retrouver dans la rue, ils ont rompu le silence en se déclarant locataires pour devenir bénéficiaires des stands dans lesquelles ils occupent à la seule condition de disposer le Numéros d’identification fiscale (NIF) et le Registre de Commerce.

« C’était une relation contre nature car le piège commençait à se refermer sur nous. Accepter de protéger le bailleur revenait à lui payer le loyer sans oublier que la location commençait à monter en flèche », assure Fabien un ancien locataire qui indique qu’il avait été taxé de traître au premier temps. « C’était une occasion à ne pas rater vu que nos bailleurs changeaient à tout moment les termes du contrat », ajoute-t-il. Pour les uns, cette mesure est une aubaine car ils rompent avec le passé alors que ceux qui se nommaient propriétaires faisaient régner la pluie et le beau temps. Ces derniers n’hésitaient pas à multiplier par deux le prix du loyer selon l’emplacement du stand.

La peur a changé de camp

Ceux qui avaient nié posséder des places qu’ils faisaient louer aux commerçants ne se cachent plus. Ils veulent être remboursés l’argent qu’ils ont acheté ces places, les tôles et les tubes métalliques qu’ils ont utilisés pour construire en dur.

Mais la tâche semble ardue dans la mesure où la commune Gitega propriétaire du marché ne l’entend pas de ses oreilles. « C’est la commune qui nous a obligés de construire mais maintenant, on dirait que nous n’existons pas. Beaucoup d’entre nous sont tombés en faillite et nous comptions seulement sur les loyers », a reconnu Athanase.

Pour lui, il fallait laisser la situation telle qu’elle était car personne ne se plaignait. Ce que conteste Béatrice qui dénonce plutôt les chantages et les spéculations qui se faisaient à l’endroit des locataires. « Ils ont longtemps bénéficié des millions en vendant ou en louant ces places qui n’étaient pas leurs propriétés. Le temps est arrivé alors de faire le ménage ! »

Même sentiment de satisfaction chez Idrissa qui souligne que la situation était devenue invivable. D’après lui, les stands se négociaient autour des dizaines de millions de nos francs comme s’ils vendaient les parcelles familiales.

Forum des lecteurs d'Iwacu

1 réaction
  1. Kaziri

    Come on.😭
    On a un pays possédant un ministère du commerce, de l’intérieur et aussi la Surêté Nationale.
    Une situation aussi abjecte pedure pendant 15 ou même 20 ans.
    Il n’y aura pas de têtes qui tombent en haut lieu.
    Laissez pourrir le pays, muzocifuza😭

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