Samedi 23 novembre 2024

Société

Région Centre/Gitega : Débourser beaucoup d’argent pour un enseignement de qualité

Région Centre/Gitega : Débourser beaucoup d’argent pour un enseignement de qualité
Les lauréats de la 2e promotion du Green hills international college de Gitega.

Certains nouveaux établissements scolaires de Gitega attirent de plus en plus les élèves venus de tous les coins du pays à la recherche d’un enseignement de qualité. Le grand inconvénient est que cela est très cher. Mais, pour les parents, vaut mieux les avoir sur place même si beaucoup parmi eux ne peuvent pas y envoyer leurs enfants.

Les anciens établissements scolaires longtemps réputés pour être de bonnes écoles perdent de la vitesse devant les nouveaux établissements tournés vers l’enseignement international. Même si beaucoup les qualifient d’écoles des riches, elles marquent des points en ce qui concerne l’éducation et l’encadrement de qualité selon les parents de la ville de Gitega. Malheureusement, il faut mettre la main à la poche pour y faire caser son enfant. En effet, les frais scolaires font fuir plus d’un.

Pour une seule année scolaire, il faut débourser des millions de francs burundais par enfant. A titre d’exemple, il faut avoir 7 millions de francs burundais comme frais scolaires par enfant et pour une année au Green hills international college de Gitega et plus de 3 millions à Gitega international academy. Cela devient ainsi un luxe pour certains parents.

Pour les parents et les élèves, les établissements scolaires comme Gitega international academy et Green hills international college sont modernes et très utiles puisqu’ils dispensent la majorité des cours en anglais. Cela facilite alors l’accès aux universités étrangères surtout africaines et américaines. Malheureusement, avec les faibles moyens financiers dont disposent beaucoup de familles, il s’agit encore une fois d’un rêve fou et irréalisable.

« Qui ne désire pas que son enfant fréquente ces établissements ! Mais il faut des moyens conséquents. Je ne peux pas affirmer que toutes les écoles publiques ne dispensent pas d’enseignement de qualité. Il faut toutefois reconnaître que ces nouvelles écoles ont une avance sur les autres », souligne le prénommé Claver, un enseignant du secondaire. Selon lui, l’existence de ces écoles dans la ville de Gitega est salutaire puisqu’elles facilitent les parents qui sont capables de payer les frais scolaires y relatifs.

Il indique en outre que certains parents envoyaient leurs enfants en Ouganda, au Rwanda ou en Inde. Mais, comme les enfants étaient loin de leurs parents alors qu’ils n’étaient pas encore majeurs, un bon suivi et encadrement n’était pas garanti. Beaucoup de parents commençaient à regretter l’argent qu’ils avaient payé, surtout que les résultats obtenus par les enfants laissaient à désirer.

« La formation qu’elles dispensent est meilleure que celle des écoles trouvées à l’étranger. Encore que les frais de scolarité sont loin inferieurs par rapport à ceux perçus et exigés au Rwanda et en Ouganda. C’est une bonne idée d’investir dans l’éducation au Burundi au lieu de débloquer des millions pour construire des stations-services qui ne profitent seulement qu’à leurs patrons », a-t-il ajouté.

Afin de contourner ce prix très bien salé, certains parents se consolent avec des écoles à régime d’internat. Mais, là aussi, les places sont limitées puisqu’on tient compte du critère des points obtenus au concours national. L’autre possibilité pour les parents est de payer un internat privé chez les prêtres et sœurs réputés jusqu’ici pour un encadrement beaucoup meilleur que celui reçu par les externes.

Un léger mieux qualitativement

D’après les parents qui ont des enfants dans ces écoles nouvellement créées à Gitega, vaut mieux dépenser pour une éducation sérieuse des enfants que de les laisser dans l’ignorance. Ils expliquent que certaines familles ont souffert énormément pour envoyer les enfants étudier à l’étranger. Aujourd’hui, il y’a un léger mieux dans la mesure où il n’est plus nécessaire de payer en monnaies étrangères ainsi que d’envoyer un enfant mineur à l’étranger sans savoir comment il va vivre.

« Si nous évaluons correctement combien beaucoup d’entre nous avions dépensé pour que nos enfants aient une éducation de qualité à l’extérieur du pays, je le dis et je le répète, c’est un grand bénéfice pour le pays en général et pour les parents et les enfants en particulier », a reconnu Marc Ndayiragije, le représentant du comité des parents au Green hills international college de Gitega. Il fait savoir que l’ignorance des enfants coûte énormément cher au pays.

Vaut mieux donc accepter de serrer la ceinture pour investir dans l’éducation des enfants qui constitue le Burundi de demain. Evrard Bamina, un parent qui a des enfants qui étudient à Gitega international academy a la même appréciation.

Selon lui, il est vrai que la famille débourse des millions pour une seule année scolaire mais elle ne regrettera jamais cet argent au regard de la qualité de la formation que ses protégés reçoivent. Il en est de même pour l’assistant du ministre de l’Education nationale et de la Recherche scientifique, Serge Ndereyimana lors des cérémonies de remise des certificats aux quarante-cinq lauréats du Green hills international college le 23 juin 2024. Il s’est en effet réjoui que c’est à travers notamment ce genre de formation de qualité que le Burundi atteindra son développement.

« Je ne doute pas que ces garçons et filles vont jouer un grand rôle dans la réalisation de la vision du pays telle que souhaitée par le président de la république du Burundi, à savoir un pays émergeant en 2040 et un pays développé en 2060 », a-t-il affirmé.

Forum des lecteurs d'Iwacu

2 réactions
  1. Stan Siyomana

    Je crois qu’une famille aisee/de la classe moyenne devrait contribuer plus pour l’education de ses enfants par rapport a une famille pauvre/paysanne qui ne peut compter que sur ce que l’Etat peut offrir.

  2. Hihi

    l assistant du ministre dit une chose et son ministre fait l inverse
    Pourquoi en est-on arrivé à un enseignement en décrépitude ?
    Il n y a toujours pas un Leader au Burundi qui voudra bien couper dans la médiocrité…..
    Ces quelques centaines d élèves élevés avec un niveau supérieur, malheureusement devront quitter le pays plus tard car ils ne trouveront pas assez d entreprises ayant investis à cause du niveau global médiocre des élèves ayant terminé leurs études au pays.
    Ce sera encore plus vrai pour les universitaires d un niveau trop bas

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