Construit en 2019 par les Chinois quand ils traçaient la RN16 (route Gitega-Mwaro), le marché de Bihanga en zone Mungwa commune Gitega, reste inutilisé et inutilisable. Raison officielle, l’eau n’arrive pas dans les robinets. La population commence à s’énerver et accuse ouvertement l’administration à la base.
Situé sur la RN16 à une dizaine de kilomètres de la ville de Gitega, le marché de Bihanga est construit en matériaux durables mais, il risque de se délabrer faute d’être exploité.
Des boutiques, des hangars, des stands, des sanitaires, de l’éclairage, des robinets, tout avait pourtant été mis en place à la grande satisfaction de la population des alentours. Elle pensait en effet qu’elle allait y tirer beaucoup de profits. Aussi étonnant que cela puisse paraître, 4 ans viennent de s’écouler sans que ces boutiques et hangars n’accueillent des commerçants et des acheteurs.
Comme beaucoup le confirment, à Bihanga, ce ne sont pas les marchandises qui manquent. Et pour preuve, c’est la population de Bihanga qui inonde de produits vivriers le marché de la ville de Gitega et celui de Rutoki dans cette même zone de Mungwa.
Pour les habitants de cette localité, la proximité avec le marché de Rutoki serait l’une des sources de leur malheur. Ils font savoir que dès le départ, le projet d’ériger un marché moderne à Bihanga aurait suscité beaucoup de jalousie chez la population de Rutoki. D’où des manœuvres pour faire échouer le projet.
« Nous l’avons senti dès le départ. Certains affirmaient haut et fort que c’est inutile de placer cette infrastructure ici alors qu’il y’a un marché de Rutoki très ancien qui devait être plutôt rénové », déplore le prénommé Salvator, un habitant de cette localité.
Il indique qu’il est inconcevable que ces bâtiments restent vides et inutilisés alors qu’ils devaient générer des profits et développer économiquement les habitants de là.
Les commerçants qui devaient utiliser ce marché le regardent comme un symbole de malversation et de gaspillage d’argent.
« Il fallait construire à la place un centre de santé ou autre chose. Sinon, c’est du gaspillage pur et simple », se révolte le prénommé Gaspard. La frustration et le mécontentement parmi la population locale peuvent augmenter en raison de l’incapacité des autorités à résoudre les querelles administratives autour du marché et à le faire fonctionner.
Cela peut entraîner une perte de confiance dans les institutions locales et un sentiment d’abandon de la part du gouvernement.
La population est appelée à la patience
Les bénéficiaires potentiels disent qu’ils reçoivent toujours des promesses comme quoi le marché va ouvrir. Mais, 4 ans après sa construction, rien de concret ne se passe sur le terrain.
Avec l’absence d’un marché local fonctionnel, ils doivent parcourir de longues distances pour effectuer leurs achats. Ce qui va avec des dépenses supplémentaires en termes de temps et d’argent. Les habitants de Bihanga et de ses alentours se posent alors plus d’une question.
« On nous a indiqué seulement que l’eau n’arrive pas dans les robinets et que des sanitaires modernes ne peuvent pas fonctionner dans ces conditions. Mais à y regarder de très près, il n’y a pas de volonté. Sinon, ce problème ne pouvait pas prendre toute cette période avant qu’il ne soit résolu », s’insurge la prénommée Charlotte rencontrée tout près de ce marché fantôme.
Pour cette cultivatrice, le problème serait ailleurs car elle aurait entendu des rumeurs comme quoi ce marché ne doit pas fonctionner tant qu’il y’a un autre de Rutoki situé à quelques kilomètres.
Elle fait en outre savoir qu’il y’aurait eu une interdiction d’amener des marchandises dans ce nouveau marché sous prétexte que celui de Rutoki serait abandonné.
Les habitants qui dépendaient de ce marché pour acheter des produits de première nécessité ou pour vendre leurs produits pourraient ainsi enregistrer une baisse de leurs revenus.
« Ce sont des prétextes infondés. Pourquoi construire de tels bâtiments sans les utiliser. Qu’ils programment par exemple des jours de marché différents. Ainsi, chacun ira vendre ou acheter là où il veut et quand il veut. Nous ne pourrons pas toujours attendre indéfiniment ! », murmure Charlotte.
Un marché fonctionnel aurait pu créer des emplois locaux que ce soit directement (par exemple des vendeurs et des gardiens) ou indirectement (par exemple des transporteurs et des fournisseurs de produits).
Même son de cloche chez le prénommé Thadée. Il trouve que le fait que le marché de Bihanga ne fonctionne pas signifie que certaines opportunités d’emploi ne se matérialisent pas. Ce qui contribue au chômage et à la précarité économique dans cette localité.
Pour plus d’information, nous avons cherché, mais en vain, le chef de zone Mungwa taxé d’avoir négligé dans le processus d’ouverture du marché de Bihanga.
voilà encore un exemple de gestion a la burundaise
Pour une question de pure jalousie il y a un gros frein qui fait que les gens ont peur de s installer
Comment se fait il que l autorité n arrête pas les gens qui interdisent de le fréquenter
2040/2060 ..oublier