De nombreux cultivateurs ruraux à Gitega trouvent que certaines cultures qu’ils pratiquent ne sont pas rentables comme il se devait. Les cultures maraîchères qui demandent pourtant plus d’attention rapportent peu par rapport aux produits du même genre importés. Ils demandent des usines de transformation pour rentabiliser leurs produits.
Des tomates, des aubergines, des choux et d’autres cultures maraîchères se vendent frais sous peine d’être jetés. Pendant la période de récolte, comme cela est le cas présentement, le marché est inondé de ces produits frais. Ce qui entraîne une chute drastique des prix.
Par exemple, 5 à 10 tomates frais se négocient aujourd’hui à 500 FBu et ce n’est pas toujours simple de vendre tout un panier. En effet, chaque matin, les cultivateurs de Gasunu et Kiriba (des localités très propices aux cultures maraîchères) respectivement des communes Giheta et Makebuko viennent au marché de Gitega en groupes avec des paniers remplis de tomates ou de légumes. Les plus chanceux les vendent aux commerçants détaillants.
Les autres sont obligés d’attendre toute une journée au marché pour écouler leurs produits. Sans stands, exposés au soleil et à la pluie, les cultivateurs doivent proposer à bas prix beaucoup plus de tomates et de légumes aux clients potentiels que les commerçants qui en ont fait leur métier. Au fur et à mesure que les heures avancent, il faut augmenter le nombre de tomates ou diminuer le prix. Sinon, ils risquent de rentrer avec des invendus qui finiront par être donnés aux cochons ou jetés dans les compostières.
« Si on évalue le coût de production et la rentabilité, c’est juste une occupation et non une véritable activité génératrice de revenu », estime le prénommé Luc un agriculteur de Gasunu. Il fait savoir que les cultures maraichères, une fois cueillies, ont une courte durée. D’où l’intérêt de les écouler vite. Selon lui, ces cultures demandent beaucoup de moyens et d’entretien. Les cultures maraîchères non seulement sont très fragiles face à la pluie mais aussi très exigeantes en matière d’entretien et d’investissement.
« Certes, ces cultures sont très productives. Malheureusement, elles sont aussi très fragiles. Elles ne sont pas faciles à conserver. Ce qui nous amène à brader notre production. Le prix de nos tomates est très bas. Nous les vendons à vil prix, parfois même à perte », souligne le prénommé Berchmans de Kiriba.
Il faut des mécanismes de conservation
La situation est si récurrente qu’à chaque saison de récolte, les agriculteurs de Gitega font face à une surabondance de leurs produits, en particulier les tomates. Résultat, le marché est saturé et les prix chutent en flèche.
« Nous investissons des sommes importantes dans nos exploitations (semences, engrais, main-d’œuvre). Mais, à la récolte, nous ne pouvons même pas récupérer ce que nous avons dépensé », déplore Jean-Pierre Niyonzima, un agriculteur de la zone Maramvya en commune Makebuko.
D’après les agriculteurs, cette situation met en lumière l’absence de structures de transformation, une lacune qui handicape sérieusement les exploitants agricoles. Elle impacte ainsi négativement l’économie et ralentit la marche du pays vers sa vision de développement à l’horizon 2040 et 2060.
« Si nous avions des infrastructures pour transformer et stocker nos produits, nous pourrions attendre que les prix remontent », ajoute Martine Ndikumana, une agricultrice de Mubuga à Gitega.
La création des mécanismes de conservation et de transformation permettrait de maîtriser la fluctuation des prix en équilibrant mieux l’offre et la demande sur toute l’année.
Dans les marchés, un petit sachet de concentré de tomate importé coûte parfois autant qu’un panier entier de tomates fraîches. Cette différence de valeur donne l’idée du manque à gagner pour les producteurs locaux et interpelle sur l’importance d’une industrie de transformation agroalimentaire.
« L’installation des usines locales nous permettra de conserver nos récoltes sous forme de produits transformés, comme la sauce tomate, que nous pourrons vendre plus tard lorsque le marché sera favorable », ont-ils conclu.
1. Vous ecrivez:«
2. Mon commentaire
a. Dernierement j’ai ete surpris d’entendre le president Evariste Ndayishimiye qui disait que le paysan burundais (qui a a peine quelques hectares de champs) devrait aspirer a etre comme le paysan americain (qui a quelques dizaines ou centaines d’hectares de champs et des centaines de vaches et des centaines de cochons).
b. Mais le paysan burundais pourrait s’inspirer de l’exemple d’une baboushka russe (vielle dame) qui sait bien conserver ses tomates dans un bocal de 3 a 4 litres.
« Compte tenu du climat, au fil des siècles, les Russes sont devenus maîtres dans l’art de conserver les fruits et légumes estivaux pour les froides saisons, afin de subvenir à leurs besoins, même quand la terre, recouverte d’une épaisse couche de neige, devient impropre à la culture.
La conservation des tomates est généralement considérée comme un bon moyen de se débarrasser d’une récolte excessive et de diversifier ses repas en hiver. De nos jours, cette raison n’existe plus puisque vous pouvez acheter une variété de tomates dans les supermarchés tout au long de l’année (bien que ce ne soit pas très écolo’). Pourtant, les habitants d’Europe de l’Est continuent à le faire. Pourquoi ? Parce que les tomates d’été sont plus sucrées et ont un goût et une saveur plus riches… »
https://fr.rbth.com/gastronomie/85199-tomates-salees-conservation-recette-russe
1. Vous ecrivez:« « Si nous avions des infrastructures pour transformer et stocker nos produits, nous pourrions attendre que les prix remontent », ajoute Martine Ndikumana, une agricultrice de Mubuga à Gitega…
« L’installation des usines locales nous permettra de conserver nos récoltes sous forme de produits transformés, comme la sauce tomate, que nous pourrons vendre plus tard lorsque le marché sera favorable », ont-ils conclu.
2. Mon commentaire
A moins que les agriculteurs appartiennent a une cooperative qui va construire une usine de transformation, ILS N’AURONT JAMAIS DE SAUCE TOMATE A VENDRE.