Vous souvenez-vous de ce jeu de notre enfance. Un des gamins se cachait et lançait : qui craint le lion ? Les autres répondaient en masse : « Personne ! » Et le gamin-lion fondait sur ses camarades qui s’égaillaient en courant. Ce n’était qu’un jeu. Aujourd’hui, je me fais gamin-lion et je lance : qui craint un audit ? Réponse : la Regideso. Sauf que moi je ne peux rien faire. Que pourrais-je en effet, lorsque même la demande des élus du peuple pour un état des lieux de la société n’a pas été respectée ? En quoi l’audit d’une société publique est-il gênant ? Si effectivement la hausse des prix est justifiée, raison de plus de dresser un état des lieux. Pourquoi l’on entretient ce flou autour de cette boîte, jusqu’à ignorer une recommandation des parlementaires ? Suprême humiliation pour nos députés : le 1er mars 2012, les élus ont appris comme vous et moi la décision de revoir à la hausse les prix de la Regideso. Une décision prise de manière irrévocable à leur insu. Deux semaines plus tard, une plénière est prévue. A Kigobe, ils espéraient cette fois que le ministre en charge de l’Eau et de l’Electricité fournirait les raisons. Cette rencontre a été annulée sans explication. La frustration a été grande chez certains députés qui ont trouvé que le droit et l’obligation du parlement de contrôler l’action gouvernementale ont été bafoués. Cela me fait penser à ces cabines électriques de la Regideso que l’on voyait dans les quartiers. Il était marqué : « Regideso. Ne touchez pas. 6600 volts. Danger. »