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Regideso : « Il n’y a pas eu de surprise »

03/10/2011 Commentaires fermés sur Regideso : « Il n’y a pas eu de surprise »

Désiré Nsabiyumva, directeur de l’Electricité à la Regideso, impute la pénurie de l’électricité aux perturbations climatiques. Il nie cependant que le délestage soit effectué en fonction de la prédominance ou non des militants du parti au pouvoir dans un quartier. Optimiste, il estime que la solution va être bientôt trouvée.

Concrètement, quelles sont les causes de la pénurie de l’électricité au Burundi ?

La cause est simple. Le niveau d’eau du lac de retenue de Rwegura a énormément baissé suite au dessèchement des rivières qui s’y déversent. En outre, la demande a considérablement augmenté alors que la production est restée stable. Il y a 25 ans que la dernière centrale hydroélectrique a été construite. Or, celle de Rwegura qui produit plus de la moitié, soit 18 Mégawatts, de la quantité nécessaire en électricité (entre 30 et 32 Mégawatts), ne se suffit pas à elle seule.

Quel est l’état de la demande aujourd’hui ?

Avec l’élargissement des centres urbains, surtout en Mairie de Bujumbura, elle est de 2,5 à 3%.
Quel est l’apport des autres centrales et quelles parties alimentent-elles ?
Il y a ce qu’on appelle ligne interconnexion. Nous rassemblons toute l’énergie produite de part et d’autre pour le distribuer collectivement. Par exemple, l’énergie produite par la centrale de Mugere n’alimente pas seulement la province où elle est implantée. L’énergie produite aux centrales de Ruvyironza, Murwa, Marangara, Mugere, etc. est acheminée à Bujumbura sur le dispatching de la Route Nationale no 1 (RN1) pour la redistribution nationale.

Est-ce que la baisse du niveau d’’eau dans la centrale de Rwegura n’était pas prévisible ?

Si. Le lac de retenue se vidait à vue. Il n’y a pas eu de surprise.

Pourquoi n’avez-vous pas donc pas réagi en conséquence ?

Il y a longtemps que nous avons entamé des procédures pour dévier certaines rivières, tracer des tronçons, louer des groupes électrogènes, acheter des équipements, assurer leur transport et leur installation, etc. Cela exige qu’il y ait passation de marchés, signature de contrats, etc.

Toutefois, ces procédures traînent. Nous attendons encore. Jusque à quand ?

Il me serait difficile de dire quand. Je suis optimiste. Il suffit que la pluie tombe abondamment sur tout le sol burundais, que le niveau d’eau remonte, pour que le délestage s’arrête.

Qu’en est-il des groupes électrogènes octroyés par la Banque Mondiale (BM) ?

Les quatre groupes électrogènes nous aidaient beaucoup ; car ils produisaient 5,5 Kilowatts. C’est la BM qui finançait même le carburant. Il y a deux mois que nous n’avons plus de moyens financiers pour les redémarrer. Nous avons approché le gouvernement pour prendre la relève.
Des sources fiables indiquent que la RDC ne donne plus d’énergie au Burundi à cause de la dette burundaise envers ce voisin. Qu’en est-il ?
C’est un mensonge. Le Burundi ne doit rien à la République Démocratique du Congo. D’ailleurs, ce dernier continue à nous fournir de l’électricité selon les contrats signés entre le Société Nationale d’Electricité (SNEL) de la RDC et Société Internationale d’Electricité des Grands Lacs(SINELAC).

Certains habitants de Bujumbura se plaignent que vous privilégiez certains quartiers dans le délestage. Qu’en dites-vous ?

Ils sont malintentionnés. Il y a des lieux stratégiques comme les hôpitaux, la Radio Télévision Nationale du Burundi (RTNB), les campus universitaires, les stations d’adduction d’eau, etc. qui ne subissent pas de délestage. Il arrive donc que certains ménages soient dans cette zone. Il n’est pas possible dans ce cas de sectionner.

Selon d’autres sources, les domiciles des cadres de la Regideso et de certaines autorités du CNDD-FDD sont éclairés continuellement…

C’est absolument faux. Comment est-ce possible ? Souvent, c’est une coïncidence avec les lieux stratégiques. Le délestage est appliqué de la même façon partout.

Quelle solution envisagez-vous dans l’immédiat ?

Très prochainement, nous allons procéder à la déviation de la rivière Inamunyiriri pour qu’elle se déverse dans la centrale de Rwegura. A Mpanda (Bubanza), le gouvernement va bientôt lancer les travaux de construction d’une centrale hydroélectrique qui aura une production de 10 Mégawatts.

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