Dès ce 1er avril 2023, plus de 56 000 réfugiés congolais hébergés dans cinq camps au Burundi ne recevront bientôt plus que la moitié des rations alimentaires en raison de la diminution du financement des opérations humanitaires dans le pays.
« Bien que nous appréciions le soutien reçu jusqu’à présent, nous avons besoin en urgence de 7,1 millions de dollars américains pour fournir aux 56 000 réfugiés des rations complètes pendant les six prochains mois. Ceci est essentiel pour répondre aux besoins nutritionnels des familles dans les camps et les centres de transit au Burundi », a déclaré Housainou Taal, le Représentant et Directeur de Pays du PAM au Burundi. Et d’ajouter : « Les réfugiés sont extrêmement vulnérables, avec un accès limité à la terre ou à l’emploi en dehors des camps, et dépendent exclusivement de l’assistance humanitaire pour leur survie. »
La plupart de ces réfugiés fuient le conflit à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Le PAM reconnaît que la réduction des rations aggravera l’insécurité alimentaire et la situation nutritionnelle des réfugiés et pourrait exacerber les tensions entre les communautés d’accueil et les réfugiés autour des camps et des centres de transit.
Le PAM fournit à la fois une assistance alimentaire en nature et de l’argent en espèce pour acheter de la nourriture sur les marchés locaux. « Jusqu’à présent, chaque personne recevait de l’argent et/ou de la nourriture pour l’équivalent de 0,55 dollars américains par jour, pour couvrir une ration alimentaire complète, c’est-à-dire 2 100 kilocalories journalières nécessaires pour répondre aux besoins alimentaires et nutritionnels minimums. »
Cette organisation onusienne fait savoir qu’en 2022, elle a assisté près d’un million de personnes en situation d’insécurité alimentaire au Burundi. « Parmi elles, 52% étaient des femmes et 12% des personnes ayant un handicap. Le PAM a également fourni une assistance équivalente à 11 202 tonnes de nourriture et plus de 6 millions de dollars en transferts monétaires. »
Parmi les bénéficiaires figuraient 55 577 réfugiés hébergés dans cinq camps, des rapatriés burundais des pays voisins, des personnes touchées par l’impact socio-économique du COVID-19 et des personnes affectées par les chocs climatiques et celles déplacées par la montée des eaux du lac Tanganyika. « Parmi les autres bénéficiaires figuraient les écoliers des zones touchées par l’insécurité alimentaire, les femmes enceintes et allaitantes souffrant de malnutrition modérée ainsi que les filles et les enfants âgés de 6 à 59 mois. »