Le président Nkurunziza a le 18 mars appelé son peuple au référendum constitutionnel. Le calendrier est désormais connu. Difficile, pour certains politiques.
Les jeux sont faits. Le 17 mai, plus de 5 millions d’électeurs inscrits au rôle d’électeurs sont attendus dans les bureaux de vote. Ils iront répondre si oui ou non, ils souhaitent la révision de la Constitution.
Tout va s’enchaîner très vite. Les partis politiques et coalitions qui veulent battre campagne pour ou contre ce projet de révision vont se faire inscrire du 23 mars au 6 avril. Le lancement de la campagne est prévu les deux semaines précédant le référendum.
L’opposition décrie ce référendum constitutionnel qui selon elle remet en cause le dialogue en cours ainsi que l’Accord d’Arusha. Mais pour l’opposition dite intérieure, pas question de boycotter et laisser ce projet passer comme une lettre à la poste. Ces formations politiques ont bien l’intention de jouer des coudes avec Bujumbura. Elles craignent cependant ne pas bénéficier des mêmes faveurs que le parti au pouvoir et ses alliés.
La majorité absolue
Le décret présidentiel prévoit que le projet de révision de la Constitution soit adopté au référendum par la majorité absolue des suffrages exprimés, soit un total de cinquante pour cent plus une voix.
Et si la population l’approuve, le Burundi aura une Constitution complètement remodelée. Sur les 307 dispositions de la Constitution, 77 ont subi des modifications, 9 se sont invitées dans la partie, tandis que 3 autres ont été renvoyées.
Le pire des scénarii, selon les détracteurs du pouvoir en place, c’est la probable candidature du président Pierre Nkurunziza qui se profile à l’horizon. Parce qu’il pourra lui aussi prétendre au poste de commandant suprême en 2020, et même en 2027.
Avec les « imbonerakure » qui écument et quadrillent le pays, il n’est pas possible d’organiser des élections crédibles. Ils ont été créés pour s’assurer que les ordres d’en haut sont exécutés sans faute par les populations d’en bas. Dans cette optique, les élections, c’est leur terrain de bataille. Aussi longtemps qu’ils ne sont pas neutralisés, ils constituent un véritable noeud de vipères qui sera le point focal de toutes les contestations.
« Aussi longtemps qu’ils ne sont pas neutralisés, … »
Je suis curieux de savoir ce que vous voulez dire par « neutralisés »… Vous avez l’intention de les forcer à être neutres, ou de les convaincre de rejoindre votre camps, ou encore de les éliminer?
Qu’est-ce que c’et qu’un noeud de vipères? Vous vouliez dire « nid de vipères qui sera le point focal de toutes les contestations? Vos contestations? »
Vous avez un niveau de intolérence d’un certain homme légendaire! Continuez comme cela! Peut-être qu cette haine finira par se dissiper de l’intérieur!
Je me pose des questions a propos de ton background si dans ce contexte tu n’appehendes pas « neutralizer » Are you Kabizi?
@harimbari
Je ne comprends même pas ce que vous deux voulez dire par « neutraliser » ou « neutralizer », ni par Kabizi. C’est un jargon que vous seuls comprenez.
Une certaine opinion nationale et internationale les appelle des « milices ». D’où la question légitime: est-il facile d’organiser des élections dans un pays où des milices sont actives? Gacece me semble bien informé pour en être au courant. Il a le droit de contester cette qualification et cette question. Je lui dis seulement que le chef de ces milices doit donner l’ordre qu’elles n’interfèrent en aucune façon aux processus d’élection. A vos ordres, Chef! C’est déjà cela le début de la neutralisation.
Personne au Burundi ne beneficiera de ce changement de la Constitution, personne!! Meme la famille de Nkurunziza. Elle en subira les lourdes consequences de ce tripotage des Accords.
« Vous avez dit crédible ? »
Non, pas moi. Je pense à Animal Farm d’ Orwell et à ce parti qui est notablement plus égal que les autres …
Dans les démocraties occidentales, les élites au pouvoir dépensent une partie de leur fortune pour manipuler l’opinion publique de manière plus ou moins subtile. La partie se joue selon des règles équitables en apparence, mais ceux qui sont plus égaux que les autres font jouer leur influence à travers les médias, la publicité et le biaisage des grands sites d’échange sociaux.
Au Burundi, on n’est pas stupide au point de gaspiller son argent pour atteindre plus sûrement ses objectifs. Il suffit de biaiser en toute innocence les règles du jeu et d’appuyer un peu plus fort sur le levier des diverses intimidations pour aboutir à un résultat « convenable ».
« Vous avez dit crédible ? » – non, pas moi.
Le referendum sera gagne par le regime a 98% mais il se fera sur le cadavre d’un jeune pere de famille,Simon Bizimana, tue pour avoir exprime son objection de conscience a la face du monde. Nous sommes en pleine semaine sainte ce n’est par rien pour un regime qui se dit chretien et d’origine. Malgre ce christianisme affiche, il n’y a personne au gouvernement, au parti, a la police, a l’armee pour dire aux puissants qui prennent en otages toute la nation qu’une vie humaine est sacree. Comme le disait, amer, l’archeveque atteint par la limite d’age, Mgr Ngoyagoye, pendant le massacre des innocents de 2015: « Il y a au Burundi des gens qui se sont arroges le droit de tuer ceux qui ont une opinion differente de la leur ». Peut-on encore quant on pretend etre chretien tuer une personne pour ses idees? Le pauvre Simon Bizimana s’ajoute aux milliers jeunes d’autres massacres, mutiles, tortures, castres, violes, embastilles et exiles pour leur opinion. Sans oublier les petites vieilles soeurs italiennes de Kamanenge qui ont constituees le coup d’envoi et peut-etre le sacrifice humain (comme au Mexique) pour la reussite du projet.
C’est un référundum qui peut avoir des effets boomerangs tant pour les concepteurs que pour les adeptes! Surtout que même ceux qui défendaient bec et ongle le 3ème mandat en 2015 sont dans la ligne de mire.
1. La collecte des des fonds pour organiser les élections de 2020 est anticonstitutionnelle, une ordonnance ministérielle ne peut en aucun cas intervenir dans cette matière;
2. Les conditions dans lesquelles se passent l’organisation de ce référendum constitutionnel sont illégales.
A mon humble avis, je ne pense pas qu’il puisse y avoir des résultats crédibles: ces résultats seront satisfaisants pour ses bénéficiaires (tous ceux qui ont intérêts à ce que le OUI remporte).
Je pense que le Burundi entre à nouveau dans l’histoire la plus chaotique des temps modernes et c’est regrettable!