Jeudi 24 mai. 15h30. Une délégation de 5 députés de la coalition Amizero y’Abarundi entre au bureau des greffiers de la Cour constitutionnelle.
C’est au quartier de Kigobe, zone Gihosha de la mairie de Bujumbura. Pierre Célestin Ndikumana, président du groupe parlementaire de cette coalition, conduit l’équipe.
«Nous sommes venus, mandatés par notre président, pour demander à la Cour constitutionnelle d’invalider les résultats référendaires», a-t-il indiqué, au sortir, 40 minutes plus tard. Il persiste et signe que tout le processus référendaire a été entaché de graves irrégularités.
Il évoque entre autres une campagne non apaisée : «Des intimidations et arrestations de nos membres, des barricades pour les empêcher de participer aux meetings, etc». Au jour du scrutin, poursuit-il, leurs mandataires se sont vus chassés des bureaux de vote : «Nous en avons pas mal qui sont emprisonnés». Et d’assurer que d’autres n’ont pas été autorisés d’y accéder.
En outre, le vote n’était même pas secret. Des gens accompagnaient les électeurs dans les isoloirs. «Considérant tout cela, nous ne pouvons pas nous fier aux résultats de la Ceni».
M. Ndikumana dénonce une «fraude électorale». Il parle d’une ’’chasse aux témoins’’ : «60 militants de notre coalition, dont 3/4 étaient des mandataires, sont incarcérés depuis le lendemain du jour de vote».
Le président du groupe parlementaire de la coalition Amizero y’Abarundi se dit optimiste quant à l’issue de ce recours à la Cour constitutionnelle. «Au regard des éléments de preuve que nous avons fournis, nous espérons qu’elle décidera à notre faveur».
Au sujet de la confiance de sa coalition en la justice burundaise, M. Ndikumana répond : «Nous ne pouvons pas juger les résultats avant qu’ils ne sortent». Il souligne tout de même des ’’cas d’injustice’’ par le passé.
Signalons que le code électoral stipule en son article 77 que la proclamation officielle des résultats par la Cour constitutionnelle doit intervenir au plus tard le 9ème jour calendrier à partir de celui de la transmission.